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« The shadows on my wall don't sleep, they keep calling me... »|| PV Lexy.

Dim 28 Fév - 1:11
▬ 28 décembre 2015, bibliothèque de la prison. 17h35.

Je suis arrivée un peu en avance pour ce drôle de rendez-vous. Je ne sais même pas sur qui je vais tomber, au final. Une femme, à ce que j’ai compris, c’est tout. Je soupire en poussant la porte de la bibliothèque de mes hanches tandis que je me fais une queue de cheval haute. Ouais, je ne sais pas du tout à quel genre de personne je vais avoir à faire après tout, on est dans une prison. Y'a de tout, ici. Des mèches rebelles s’échappant de ma coupe retombent sur mon visage et je louche quelques secondes sur ces dernières, puis je me faufile dans les rayons. Après tout, je ne sais pas à quoi ressemble la personne, elle me trouvera bien, ou bien elle peut tout à fait me laisser en plan. Et j'estime que c'est à elle de me chercher, vu qu'elle sait à quoi je ressemble... Un petit sourire en coin se dessine sur mes lèvres tandis que je marche lentement en crabe entre les étagères, la tête penchée et à la recherche d'un bouquin. Ouais, c'est dangereux ça. Je ne sais pas à qui je vais avoir à faire tandis qu'elle sait déjà à quoi je ressemble. Ça lui donne un avantage. Mais en fait, qu’elle vienne ou non, j’en ai un peu rien à battre. Parce que finalement, j’aurais de quoi m’occuper, ici. J’ai entendu parler d’un livre, récemment, qu’il faudrait que je lise. Simetierre, de Stephen King. J’écoutais des filles en parler à la cantine, le genre de nenettes qui ont atterrit ici par je ne sais quel malheur et qui doivent bien douiller… M’enfin, je ne donne certainement pas l’air d’être très méchante moi non plus. Comme quoi, les apparences peuvent bel et bien être trompeuses. D’ailleurs, j’ai pas encore eu de grosse bagarre ici, étonnamment. Dommage, j’aurais bien aimé casser quelques dents. Enfin, y’a bien eu ce type ce matin à la laverie mais c’était rien de bien méchant, au final. J’ai déjà connu pire.

Au bout de cinq minutes, j’attrape le livre qui m’a l’air bien épais. Un vieux bouquin certainement des premières éditions. Les couvertures sont noires, le carton est épais ; les seules écritures présentes sont les noms de l’auteur et du livre sur la tranche. Je m’arme de l'édition et vais tranquillement m’installer à l’une des différentes tables disponible.  Je tire doucement une des chaises et pose mon derrière dessus tout en regardant l’horloge accrochée au-dessus de la porte. 17h42. Trois minutes pour commencer à lire. Je penche légèrement la tête sur la gauche et ouvre le bouquin, le visage impassible, inexpressif. Je me demande encore une fois sur qui je vais tomber, oui. Je me prépare mentalement à plusieurs scénarios possibles, prête à parler comme à frapper. En plus, j’vous jure que vous prendre la tranche d’un livre sur l’arête du nez, ça fait vraiment mal. Et celui-ci, il est épais. Elle n’a pas intérêt à me faire chier la nana. J’sais même pas pourquoi elle veut me rencontrer, au final.

Mes iris bleues glissent doucement sur les premières pages, je suis concentrée sur ma lecture et tiens le livre à deux mains, prête à le refermer dès que l’inconnue attendue viendra m’interpeller. Et à frapper avec en cas de besoin. Quoi ? Non, je ne suis pas du tout sur la défensive..

«
Première partie ▬ Le simetierre.

Jésus leur dit « Lazare, notre ami, dort ; mais je vais le réveiller. »

Alors les disciples se regardèrent, et plusieurs sourirent, ignorant que Jésus avait usé d’une métaphore. « Seigneur, s’il dort, il sera guéri. »

Alors Jésus leur dit ouvertement : « Lazare est bel et bien mort… mais nous allons tout de même vers lui. »


EVANGILE SELON JEAN
(paraphrase).


1


Louis Creed, qui avait perdu son père à l’âge de trois ans…
»
Roxanne Eberhardt
Roxanne Eberhardt
Date d'inscription : 22/12/2015
Lun 29 Fév - 17:04
Mon portable affiche 17h40, dans 5 minutes je pourrai enfin éliminer l’ennui qui s’est installé tout au long de la journée. Mon divertissement est déjà là mais j’attends l’heure précise du rendez-vous avant de l’accoster. Elle ne sait pas qui est l’auteure des sms après tout, je peux l’observer en tant qu’inconnu encore quelques minutes. Elle déambule entre les étagères de la bibliothèque pour choisir un livre qu’elle ne tarde à trouver. Je sors mon portable, 17h42, encore trois minutes. La jeune fille commence à se plonger dans un nouveau monde. Pourquoi commencer à lire alors que dans 3 minutes elle est censée retrouver quelqu’un ? Peut-être ne croit-elle pas que je viendrai ? Je ne suis pas du genre à me défiler, je fais les choses jusqu’au bout.

Au fil des secondes qui passent, je me rapproche de la table où a pris place la petite blonde. Je la détaille du coin de l’œil, elle semble si innocente en vue de sa petite carrure et de son visage d’ange. Mais en regardant ses avant-bras des questions me viennent en tête. S’est-elle fait ça pour le plaisir ? Ou souffrait-elle au point de se faire du mal ? Peut-être que quelqu’un d’autre lui a fait ces marques ? Non, ça ressemble plus à de l’automutilation qu’autre chose… Je souris intérieurement. Tu m’intrigues énormément Roxanne. Est-ce de la folie qui t’anime ou caches-tu quelque chose au fond de ton cœur qui te pousse à faire des folies ? La pendule au-dessus de la porte affiche 17h45, je prends alors place discrètement en face de Roxanne, un masque de neutralité au visage.

-Pourquoi t’avoir fait ces marques sur tes bras Roxanne ? Qu’est-ce qu’il s’est passé pour que tu en arrives là ?

J’attaque direct avec mes questions. Après tout, c’est elle qui m’a dit que si je voulais en savoir plus, je pouvais lui demander en face. Je n’aime pas tourner autour du pot alors voilà. Pas la peine de me présenter, mon nom ne lui servira à rien.

-Tu me parlais de vengeance et non de folie mais au final, ça ne se rejoindrait pas un peu ?

Je la regarde sans aucune émotion, une neutralité totale et parfaitement contrôlée. Au fond, un énorme sourire m’anime mais il n’est perceptible que par moi. Pas besoin d’emprunter de livre dans cette bibliothèque car au final, c’est elle mon livre, ma distraction. Elle fait partie des ordinaries mais pourtant, elle est d'un tempérament violent, d'après ce que j'ai pu voir d'elle. Une carnivor refoulée ? Si elle arrive à manipuler les gens et être violente en même temps, ça fait d'elle une personne plutôt dangereuse. Sauf si elle n'est pas maitre de ses actes ? Je persiste à croire que cette fille est complétement barge.
Lexy Sanders
Lexy Sanders
Date d'inscription : 15/12/2015
Lun 29 Fév - 18:26
« « Louis ! Qu’est-ce qu’il…. ? »
L’enfant portait ses deux mains à son cou, avec des gestes désordonnés, en hurlant désespérément. Louis le retourna, et il aperçut une protubérance blanchâtre qui grossissait à vue d’œil au-dessus de sa nuque. Et il vit aussi, accrochée à l’épaulette de sa barboteuse, une petite créature velue qui remuait faiblement. Eileen, qui s’était un peu calmée… »

Une chaise se fait doucement déplacer et je relève calmement la tête, le regard impassible, tirée de ma lecture qui s’est fait couper par la jolie blonde s’asseyant en face de moi. Mes yeux bleus, glacials, se plantent dans le regard vert de la nouvelle venue qui prend la parole à peine installée. Mon visage est tout aussi froid et inexpressif que le sien.

« Pourquoi t’avoir fait ces marques sur tes bras Roxanne ? Qu’est-ce qu’il s’est passé pour que tu en arrives là ? »

Bien. C’est donc elle, l’auteure des SMS.
Je referme le bouquin en le soupesant d’une main sans la quitter du regard, voyant bien qu’elle n’a pas fini de parler. Elle n’a pas l’air agressive, mais, on ne sait jamais, je garde ma potentielle arme dans les doigts, les avant-bras posés sur la table et donc exposés à ses vues, comme elle l’a remarqué. J’essaie de la sonder. Elle semble analyser tout ce qu’il y a sous ses yeux, première information à retenir. Reste calme, pas la peine de t’énerver pour l’instant, Roxanne. Je suis sûre que c’est ce qu’Adam m’aurait conseillé.

« Tu me parlais de vengeance et non de folie mais au final, ça ne se rejoindrait pas un peu ? »

Sans la quitter du regard, j’incline la tête de quelques degrés sur la gauche, aucun sourire ne s’affichant sur mon faciès. J’inspire et expire très doucement par le nez, essayant de me canaliser, ne sachant pas à quoi m’attendre avec elle. Elle a mon nom et a bien réussit à avoir mon numéro, ainsi que mon dossier, elle doit savoir d’autres trucs sur moi, c’est sûr. De mon côté, je n’ai rien. Tout ce que je sais, c’est que ses messages de la veille m’ont un peu énervée. Je n’aime pas les personnes qui se jouent des autres, et elle semble tout à fait être de ce genre-là. Si elle espère me faire chanter, elle peut rêver. Elle serait morte avant d’avoir pu dire quoi que ce soit. Je suis certaine qu’avec ce bouquin, je pourrais lui enfoncer aisément le crâne dans la petite table qui nous sépare… Après tout, je suis certainement en taule pour un bon moment, alors un ou deux meurtres de plus… Non, calme-toi ! Elle n’a encore rien fait, ça ne sert à rien de prévoir à l’avance. N’oublie pas les conseils qu’il t’a donnés avant que tu entres ici. Arrête de tout planifier alors que différents scénarios sont possibles. Si ça se trouve, vous allez devenir amies. Oui…. Il faut que je me détende. Après tout, c’est moi qui lui ai proposé de répondre à ses questions en face. J’ai juste à le faire, maintenant. La seule réelle question pour le moment était cette dernière : fallait-il que je sois honnête, ou non ? Mon passé n’avait pas été joyeux, et on pouvait facilement ne PAS me croire quand je le racontais. A elle de deviner si je bluffe ou non.

« Je crois que les coupures et les brûlures sur mes bras sont arrivées en même temps que les coups de ceinture du paternel. C’est ma faute, vilaine fille, tout ça. » Déclarais-je d’un air distrait, quittant le regard vert en face de moi pour regarder quelques secondes le plafond et ensuite revenir à son visage. Pas besoin d’en dire plus, l’inceste ne regardait personne. A part moi et Adam, personne ne le savait et n’avait à être au courant. Vous me direz, les coups non plus ne sont pas connus par beaucoup de gens, mais c’est plus facile à deviner que l’autre comportement que mon « père » avait à mon égard.

Je reste un petit moment plongée dans mes pensées pour finalement me pencher un peu plus vers la personne en face de moi, répondant à son autre question d’un ton calme. La voix parfaitement contrôlée.

« Je ne crois pas que la folie et la vengeance aient quelques choses en commun. La folie peut arriver d’un coup, sous un accès de colère ou de rage. La vengeance peut se prévoir sur des années ; comme je l’ai fait. Tout était planifié, écrit et remanié de nombreuses fois dans un carnet avant que la –enfin, ma – vengeance ne soit exécutée. La folie n’a rien à voir là-dedans, oui.

A mon tour, les questions. C’est donnant donnant. Et comme je suis honnête avec toi, j’espère que tu le seras aussi. De toute façon, j’arriverais très bien à vérifier la justesse de tes propos à un moment ou à un autre. Tu connais ma façon de marchander avec les gardiens. »
lui déclarais-je, une étincelle dans les yeux. Je me redresse et appuye presque lascivement mon dos contre le dossier de la chaise, en plissant légèrement les paupières. Tout en reprenant la parole, je garde quand même le livre en main, m’amusant avec le petit ruban rouge brodé à l’intérieur, qui sert de marque-page.

« Je veux savoir comment tu t’appelles. Et ton vrai nom. Pas un faux. Je vérifierais. »

C’est partout pareil, dans la rue ou dans les prisons, les gens s’amusent à se donner des faux noms à ceux qui leur demande. Si c’est ce qu’elle fait, et que je m’en rends compte après un rendez-vous avec mon gardien, la prochaine fois que je la croise elle finira avec quelques bleus sur son joli minois. J’n'aime pas les mensonges.

« Ensuite, » Je change à nouveau de position et m’accoude contre la table, continuant à jouer avec le marque-page, « Je veux savoir pourquoi tu tiens tellement à m’interroger alors que je ne te connais ni d’Eve, ni d’Adam. Ça t’amuse de jouer avec les gens, non ? »
Roxanne Eberhardt
Roxanne Eberhardt
Date d'inscription : 22/12/2015
Lun 29 Fév - 23:54
Elle me ressemble, son expression est la même que moi. C’est plutôt troublant de voir qu’une « folle » pareille sache garder son calme. De plus en plus intéressante cette fille. Malgré qu’elle ait fermé son bouquin, elle reste un long moment sans voix face à mes questions. A quoi penses-tu Roxanne ? C’est une bonne question à laquelle je ne pourrai répondre. Elle est tellement tordue que je ne pourrai m’immiscer dans sa tête pour le moment.

-Je crois que les coupures et les brûlures sur mes bras sont arrivées en même temps que les coups de ceinture du paternel. C’est ma faute, vilaine fille, tout ça.

Elle regarde le plafond, quittant mon regard émeraude, un court instant mais qui parait durer plus que prévu. Pourquoi détourne-t-elle la tête ? Ne sait-elle pas qu’il ne faut jamais quitter son adversaire des yeux ? Serait-t-elle en train de me mentir sur les infirmations qu’elle me fournit ? Tant de question sur une seule personne.

-Je ne crois pas que la folie et la vengeance aient quelques choses en commun. La folie peut arriver d’un coup, sous un accès de colère ou de rage. La vengeance peut se prévoir sur des années ; comme je l’ai fait. Tout était planifié, écrit et remanié de nombreuses fois dans un carnet avant que la –enfin, ma – vengeance ne soit exécutée. La folie n’a rien à voir là-dedans, oui.

Calme, beaucoup trop calme pour une personne que je diagnostique « folle ». Qu’est-ce que tu manigances petite tordue ?

-A mon tour, les questions. C’est donnant donnant. Et comme je suis honnête avec toi, j’espère que tu le seras aussi. De toute façon, j’arriverais très bien à vérifier la justesse de tes propos à un moment ou à un autre. Tu connais ma façon de marchander avec les gardiens.

Honnête ? Peut-être bien mais je n’ai pas assez d’informations. Ses réponses sont bien trop synthétiques à mon goût… Malgré sa neutralité dans son regard, elle reste fourbe. Bien sûr que je la connais sa façon de faire. Même si mademoiselle a des cicatrices, ça ne casse en aucun cas son charme angélique. Tu m’étonnes que les gardiens ne disent pas non pour une partie de jambes en l’air.

-Je veux savoir comment tu t’appelles. Et ton vrai nom. Pas un faux. Je vérifierais.

Mon nom ? Je soupire intérieurement, gardant un visage identique au sien. A quoi bon ça lui servira de savoir une telle information ? A rien. A moins qu’elle veuille fouiner dans mon dossier également… Devrais-je le cacher une fois notre conversation finie ? Non. A part mes délits, il n’y a absolument rien à l’intérieur. Je ne me suis confiée à aucuns psys malgré les nombreuses séances avec eux. Mes problèmes restent mes problèmes, me confier ne servira à rien.

« Ensuite, je veux savoir pourquoi tu tiens tellement à m’interroger alors que je ne te connais ni d’Eve, ni d’Adam. Ça t’amuse de jouer avec les gens, non ?

Un nouveau soupir mental se fait. Si ça m’amuse ? Oui, c’est vrai mais mes raisons sont bien plus complexes qu’un simple amusement.

-Lexy Sanders et pour répondre à ta deuxième question, oui ça me diverti. Faut bien tuer l’ennui après tout.

Je m’accoude sur la table, comme si Roxanne était mon reflet, seulement, je n’ai pas de livre contrairement à elle.

-Pourquoi dis-tu que c’est ta faute ? Qu’est-ce que t’as fait à ton père pour qu’il en vienne à te fouetter ? Tu l’as baisé lui aussi ?

Ma dernière question était sortie naturellement. Et la réponse quelle qu’elle soit ne me surprendrait même pas.

-Et pour revenir à la vengeance, tu n’as pas tort. Cependant, la colère ou la rage l’anime et peut changer un individu du tout au tout. Est-ce ton cas cendrillon ?

Aucune expression, seulement des questions qui attendent leurs réponses.
Lexy Sanders
Lexy Sanders
Date d'inscription : 15/12/2015
Sam 5 Mar - 22:50
Elle ne met pas de temps à répondre, et s’accoude à la table comme je l’ai fait juste avant.

« Lexy Sanders et pour répondre à ta deuxième question, oui ça me diverti. Faut bien tuer l’ennui après tout. »

Bon, elle n’a pas l’air de mentir. J’espère qu’elle dit vrai. Je pourrais vérifier en cas de besoin, si j’ai des ennuis avec elle. Mieux vaut récolter autant d’informations que possible et garder ça dans un coin de ma tête, on ne sait jamais.

« Pourquoi dis-tu que c’est ta faute ? Qu’est-ce que t’as fait à ton père pour qu’il en vienne à te fouetter ? Tu l’as baisé lui aussi ? »

Je fronce légèrement les sourcils et ma mâchoire se crispe un petit peu, presque imperceptiblement. Comment peut-elle demander un truc comme ça sans la moindre gêne ? Elle sait quelque chose ? Non, c’est impossible. Je ne l’ai jamais confié à quelqu’un d’autre qu’Adam, même les psys ne sont pas au courant. C’est impossible qu’elle sache pour le paternel et moi, à part si elle lit dans les pensées. Elle ne peut pas lire dans les pensées, hein ? Ce n’est pas possible d’avoir des pouvoirs magiques comme ça ?

« Et pour revenir à la vengeance, tu n’as pas tort. Cependant, la colère ou la rage l’anime et peut changer un individu du tout au tout. Est-ce ton cas cendrillon ? »

Elle a l’air d’attendre patiemment ma réponse, en me fixant dans les yeux. Je ne quitte pas son regard émeraude, pesant mes mots et tournant sept fois ma langue dans ma bouche avant de parler. Il faut que je fasse attention avec elle, je ne sais pas si je peux lui faire confiance. Je ne sais pas si elle est plutôt du côté des gentils, ou des méchants. Elle me donne une impression bizarre, je ne saurais pas définir comment… j’ai l’impression qu’elle a une aura assez électrique. Une drôle d’impression, oui…

« Je ne l’ai pas baisé, non. Il a commencé à me frapper après la mort de ma mère. Les pulsions de violence, ça doit être dans le sang. » Je ricane.  Après tout, je ne mens pas sur ce coup-là. Des mecs, j’en ai baisé, oui. Pas qu’un peu, d’ailleurs. Mais là, c’était mon père qui me baisait. Non, qui me violait, plutôt. Je n’y ai pris aucun plaisir et je n’étais pas consentante. Pas une seule fois. Et puis, en me voyant dans les douches on se rendait bien compte que mon dos ne s’était pas infligé ces marques tout seul. Fallait être totalement miro pour les louper.   « Je ne suis malheureusement pas Cendrillon, ma belle. Même si j’préfèrerais qu’un beau prince charmant m’emmène loin de tout ce merdier. Ou une princesse. » Je souris doucement. « Je ne sais pas si la colère ou la rage peut animer quelqu’un pendant des années. Quand je suis en colère, je le reste une journée à tout casser ou en revoyant la personne, mais ça termine toujours par se calmer. Je ne crois pas que j’étais en colère contre eux, non. Je voulais juste me venger. Leur faire payer ce qu’ils m’ont fait. »

Je me redresse et pose mes deux mains l’une sur l’autre, elles-mêmes sur la couverture du gros livre noir.

« Mais dis-moi, Lexy ? Que sais-tu de moi, exactement ? Et pourquoi as-tu tellement envie d’en savoir plus sur moi ? Est-ce réellement seulement pour t’amuser ? »
Roxanne Eberhardt
Roxanne Eberhardt
Date d'inscription : 22/12/2015
Lun 7 Mar - 14:33
Malgré le calme dont elle fait preuve, je peux apercevoir de légères réactions face à certaines de mes répliques. Il y a donc des sujets sensibles à ne pas aborder avec madame ou peut-être est-ce ce masque que j’ai revêtit qui n’est pas à son goût ? A quoi penses-tu Roxanne ? Je veux le savoir. Elle ne quitte plus mes yeux, elle semble se demander qui est vraiment la personne en face d’elle. Qu’elle me le demande directement, je suis répondrai encore et toujours Lexy Sanders.

-Je ne l’ai pas baisé, non. Il a commencé à me frapper après la mort de ma mère. Les pulsions de violence, ça doit être dans le sang.

Elle rigole pourtant, je ne vois pas ce qui peut être risible là-dedans. Essaye-t-elle de cacher quelque chose ? Ou est-ce de la folie ? Il est difficile de la cerner mais, peut-être que son caractère violent vient de son père, en effet… Je l’écoute attentivement, essayant de faire des liens logiques entre toutes ses paroles.

-Je ne suis malheureusement pas Cendrillon, ma belle. Même si j’préfèrerais qu’un beau prince charmant m’emmène loin de tout ce merdier. Ou une princesse. Je ne sais pas si la colère ou la rage peut animer quelqu’un pendant des années. Quand je suis en colère, je le reste une journée à tout casser ou en revoyant la personne, mais ça termine toujours par se calmer. Je ne crois pas que j’étais en colère contre eux, non. Je voulais juste me venger. Leur faire payer ce qu’ils m’ont fait.

Leur faire payer ? La vengeance n’emmènerait pas à la vengeance ? On veut tuer quelqu’un parce qu’il nous a fait du mal mais en le tuant, qu’est-ce que ça résoudra au fond ? Peut-être que cette personne a une famille ou des amis. Ne chercheraient-ils pas à se venger à leur tour ? Pour moi, ce n’est qu’un cercle vicieux où les plus irréfléchis se lance dedans. Après, ce n’est que mon point de vue. La vengeance, elle n’a que ce mot-là à la bouche.

-Mais dis-moi, Lexy ? Que sais-tu de moi, exactement ? Et pourquoi as-tu tellement envie d’en savoir plus sur moi ? Est-ce réellement seulement pour t’amuser ?

Intérieurement, un large sourire prend forme sur mes lèvres suite à sa question. Extérieurement, je suis toujours sans aucune expression. Cette fille est plutôt intelligente, elle ne se contente pas non plus de réponses approximatives. Je reste dans la même position pour répondre à ses interrogations.

-Je connais ton nom, tes délits. J’ai également pu lire un entretient avec un psychologue mains également celui avec un inspecteur. Tout ce qui peut se trouver dans ton dossier finalement.

La seule chose qui me manque réellement, c’est de connaitre son histoire. Malheureusement, je ne peux rien savoir là-dessus en regardant seulement un dossier. Et aussi, est-elle vraiment folle ? J’ai lu qu’elle était schizo mais j’avoue que je ne l’ai pas encore constaté. Je me redresse, adoptant la même position qu’elle avant de reprendre.

-Tu m’intrigues Roxanne et j’ai cette fâcheuse habitude de vouloir savoir un maximum de chose sur une personne qui a attisé ma curiosité. Alors disons que ce n’est pas seulement pour m’amuser mais que ça fait partie intégrante de mon caractère.

Je n’ai toujours pas menti mais il y a autre chose que je ne peux pas lui avouer pour le moment. Bon maintenant à mon tour. Je compte sur mes doigts en énonçant ses délits.

- Torture, agressions sexuelles, assassinats multiples, atteintes volontaires, séquestration, viols, as-tu fait tout ça par « vengeance » ? Ou as-tu commis des délits pour une autre raison ?

Je pense que ça réponse pourra m’en donner une que je me pose depuis un moment sur elle. Mon regard fixant le sien, je reprends sur un ton toujours aussi neutre.

-Ton expression a changé pendant un bref instant lorsque je t’ai questionné sur ton père. Surtout à ma dernière question sur lui. Tu me dis que tu ne l’as pas baisé, puis tu ricanes en m’avouant qu’il était violent avec toi. Alors quel est le problème avec lui ? Qu’est-ce qu’il t’a fait d’autre ?

Une autre question me vient en tête.

-As-tu déjà ressenti la peur Roxanne ?

Elle m’était venue en voyons la couverture du livre. Un roman d’horreur, de quoi faire flipper les enfants.
Lexy Sanders
Lexy Sanders
Date d'inscription : 15/12/2015
Lun 7 Mar - 18:03
« Je connais ton nom, tes délits. J’ai également pu lire un entretient avec un psychologue mains également celui avec un inspecteur. Tout ce qui peut se trouver dans ton dossier finalement. »

Oh… Réellement ? Je me demande ce qu’il y a d’écrit sur moi, dans mon dossier. Je n’ai jamais cherché à le lire. Peut-être que je devrais le faire ? Hmm… Un autre point à négocier avec mon gardien du placard à balais. Ouais… il faut que je vérifie ce qu’il y a dedans.
Dans le dossier, je veux dire. Pas dans le gardien.

Tiens, la blonde se redresse et prend encore une fois la même pose que moi. J’arque un sourcil interrogateur, elle s’amuse à jouer au miroir, c’est ça ? Boarf, ça ne me dérange pas tellement. Elle ne m’énervera pas en me copiant, il faut que je garde mon calme. Je suis trop tendue, prête à lui balancer le livre dans la gueule au moindre geste trop brusque de sa part. Ce drôle de sentiment que j’ai en restant à ses côtés ne me quitte pas.

J’ai l’impression d’être un soigneur dans l’enclos d’un guépard. Je sais qu’il ne faut pas que je tourne le dos à la bête ne serait-ce qu’une seconde, car cet instant d’inattention pourrait m’être mortel.

« Tu m’intrigues Roxanne et j’ai cette fâcheuse habitude de vouloir savoir un maximum de chose sur une personne qui a attisé ma curiosité. Alors disons que ce n’est pas seulement pour m’amuser mais que ça fait partie intégrante de mon caractère. »

Tiens, j’intrigue quelqu’un, moi ? Etrange, c’est plutôt rare. Je vois qu’elle n’a pas fini de parler, j’attends pour lui répondre. Elle lève doucement une main et lève un doigt après l'autre en énumérant mes crimes. Mes lèvres se pincent et je penche doucement la tête à gauche en l’écoutant.

«  Torture, agressions sexuelles, assassinats multiples, atteintes volontaires, séquestration, viols, as-tu fait tout ça par « vengeance » ? Ou as-tu commis des délits pour une autre raison ? »

Je ne pipe pas un mot. Je serais franche avec elle, je lui ai dit.

« Ton expression a changé pendant un bref instant lorsque je t’ai questionné sur ton père. Surtout à ma dernière question sur lui. Tu me dis que tu ne l’as pas baisé, puis tu ricanes en m’avouant qu’il était violent avec toi. Alors quel est le problème avec lui ? Qu’est-ce qu’il t’a fait d’autre ? »

Mais cela ne m’empêche pas de lui cacher ce dont elle n’est pas au courant.

« As-tu déjà ressenti la peur Roxanne ? »

Sans aucun signe avant-coureur et donc sans qu’elle s’y attende, je me relève d’un bond et pose violemment mes mains juste à côté des siennes, tapant la table de mes paumes dans un bruit sourd, sans quitter ses iris émeraudes. Mon visage n’est plus qu’à quelques centimètres du sien, et je la regarder sans ciller, les yeux crépitant de petites étincelles de malice, un sourire en coin. Bouh.

« C’est que t’es bien bavarde et curieuse, dis-donc. Ça ne t’a jamais posé trop de problèmes, de vouloir t’immiscer comme ça dans la tête des gens ? », je lui demande doucement.

Je me retire et retourne sur ma chaise en faisant lentement glisser mes mains sur la table. Je me réinstalle en croisant les jambes et souffle en louchant sur une mèche blonde qui me retombe sur le visage.

« Qu’est-ce qu’il y a d’écrit dans mon dossier ? Il a dit quoi le psy ? Que j’étais folle, hein ? Tout le monde dit ça. Je comprends pas pourquoi. » Je m’adosse contre le dossier en bois et croise les bras sous ma petite poitrine, qui est loin d’être mise en avant avec l’uniforme de la prison. Mes yeux bleu glacials se relèvent vers les deux iris verts de mon interlocutrice et la transpercent du regard. Ma voix devient tout aussi froide que mes yeux et mes yeux s’enflamment presque de colère.

« Ils m’ont violé. Chacun leur tour, puis à trois. J’avais à peine seize ans. » Je ne souris plus et mon visage s’est assombrit, recouvert d’un voile sombre.
« En plus de les torturer, de leur rendre la monnaie de leur pièce et de les égorger comme des moutons, j’ai pris plaisir à les martyriser. Sadisme, ouais, certainement. Mais si tu savais à quel point ça fait du bien de voir souffrir ceux qui t’ont fait du mal et qui t’ont humilié. C’est jouissif de leur fracasser les orteils avec un marteau, ou de leur coudre la bouche avec du fil de pêche et un hameçon. »

Je me penche encore une fois en avant, reposant les mains sur le livre noir que j’agrippe fermement, la regardant en plissant les paupières et d’un air hostile.

« Le problème avec mon père, c’est que c’était qu’un putain de connard de dépressif alcoolique et violent qui m’a pourri toute mon enfance jusqu’à mes quinze ans. Un putain d’enculé qui savait que se servir de sa grosse voix pour gueuler après sa fille et de ses poings –et, oh pardon ! sa ceinture- pour la violenter parce qu’il avait rien d’autre à foutre que de se lamenter sur son pauvre sort de veuf, au lieu de se sortir les doigts du cul et de chercher à aller mieux pour nous sortir de la misère. J’avais rien demandé ou fait, moi. Tout est de sa faute, j’y peux rien. C’est à cause de lui que je suis devenue comme ça. Mais ça ne m’empêche pas de vivre. »

J’inspire lentement et expire en fermant les yeux. Ouais, je le déteste bien, le paternel. Sa mort à la con, il l’a bien mérité.

« La seule fois où j’avais peur, c’est quand mon père entrait dans ma chambre. Pour me frapper, ou me gueuler dessus. J’ai pas eu peur de venir ici, j’ai pas eu peur qu’on retrouve leurs corps, j’ai pas eu peur quand ils m’ont souillée. J’ai juste ressentie de la colère et cette envie de vengeance que j’ai finalement assouvie. La seule personne qui me faisait peur, c’était le géniteur. Mais il est bouffé par les asticots depuis longtemps. »

Je me laisse retomber sur la chaise et m’avachi sur cette dernière, repoussant doucement ma tête en arrière et passant un bras sur mes yeux, la bouche tordue dans un rictus de colère. Putain, si lui j’avais pu le crever, je l’aurais aussi fait. Je le déteste, je le déteste, je le déteste.
Roxanne Eberhardt
Roxanne Eberhardt
Date d'inscription : 22/12/2015
Mer 9 Mar - 19:05
Tient, le calme dont elle faisait preuve vient de se briser. Un bruit sourd résonne dans la salle, la table tremble un instant, ses mains sont proches des miennes, je sens son souffle sur mes lèvres. Madame est sortie de ses gongs ? Son sourire n’est pas effrayant au contraire.

-C’est que t’es bien bavarde et curieuse, dis-donc. Ça ne t’a jamais posé trop de problèmes, de vouloir t’immiscer comme ça dans la tête des gens ?

Hum…non pas vraiment. Ça les énerve de temps en temps mais les coups ne me font pas peur. Et puis tant que je peux briser l’ennui, ça me va. Je me contente de la regarder dans les yeux et lui faire un petit sourire qui ne fait ressortir aucune émotion. Elle reprend sa place gentiment, jouant avec ses cheveux.

-Qu’est-ce qu’il y a d’écrit dans mon dossier ? Il a dit quoi le psy ? Que j’étais folle, hein ? Tout le monde dit ça. Je comprends pas pourquoi.

Folle ? Le psy l’a diagnostiquée schizo à tendances psychopathes après, peut-on qualifier un schizo de fou ? Peut-être, peut-être pas, je ne suis pas une spécialiste dans la question. Après tout c’est une maladie mental et la folie touche le cerveau, peut-être que ça rejoindrait. Je fixe toujours ses deux saphirs et je peux sentir une petite touche de colère les envahir. Ai-je froissé mademoiselle ?

-Ils m’ont violé. Chacun leur tour, puis à trois. J’avais à peine seize ans. En plus de les torturer, de leur rendre la monnaie de leur pièce et de les égorger comme des moutons, j’ai pris plaisir à les martyriser. Sadisme, ouais, certainement. Mais si tu savais à quel point ça fait du bien de voir souffrir ceux qui t’ont fait du mal et qui t’ont humilié. C’est jouissif de leur fracasser les orteils avec un marteau, ou de leur coudre la bouche avec du fil de pêche et un hameçon.

Est-ce de la tristesse, du dégoût, de la folie que je peux lire en elle ? Je n’en sais rien, je ne  l’avais encore jamais vu avec une telle expression faciale. La vengeance l’a animée, ça peut se comprendre en même temps. J’ignorai ce qu’il a pu se passer dans son passé, elle me décrit la chose en bref. Je ne sais plus vraiment quoi penser. Elle a été souillée et a voulu rendre en centuple ce qu’ils lui ont fait subir, c’est totalement compréhensible. Cependant, pourquoi n’en a-t-elle parlé à personne ? Pourquoi ne pas porter plainte ? Pourquoi être restée dans le silence le plus total ? Le fait de se taire l’aurait-elle amené à devenir schizo ? Car au final, se venger de la sorte dénigre totalement la personne que l’on est. Elle se venge d’un mal qu’elle a subi en faisant elle-même du mal à autrui, c’est assez idiot comme raisonnement. Elle tient son livre, comme si c’était une arme et son regard est celui d’un prédateur. Malheureusement pour elle, je ne suis pas une proie.

- Le problème avec mon père, c’est que c’était qu’un putain de connard de dépressif alcoolique et violent qui m’a pourri toute mon enfance jusqu’à mes quinze ans. Un putain d’enculé qui savait que se servir de sa grosse voix pour gueuler après sa fille et de ses poings –et, oh pardon ! sa ceinture- pour la violenter parce qu’il avait rien d’autre à foutre que de se lamenter sur son pauvre sort de veuf, au lieu de se sortir les doigts du cul et de chercher à aller mieux pour nous sortir de la misère. J’avais rien demandé ou fait, moi. Tout est de sa faute, j’y peux rien. C’est à cause de lui que je suis devenue comme ça. Mais ça ne m’empêche pas de vivre.

Tout serait parti de son père ? Elle est devenue ainsi à cause de son père ? Elle le déteste, ça se voit dans son regard et encore une fois, sa réaction est tout à fait normale. Au final je suis devenue comme ça à cause de ma mère moi mais tout est parti de ma naissance. Arrêtons de ressasser mon passé, celui qui m’intéresse c’est le sien. Son enfance était hard quand même mais elle n’a pas chuté pour autant, elle est coriace cette petite. Enfin, elle a quand même beaucoup perdu etson esprit m’a l’air pas endommagé.

-La seule fois où j’avais peur, c’est quand mon père entrait dans ma chambre. Pour me frapper, ou me gueuler dessus. J’ai pas eu peur de venir ici, j’ai pas eu peur qu’on retrouve leurs corps, j’ai pas eu peur quand ils m’ont souillée. J’ai juste ressentie de la colère et cette envie de vengeance que j’ai finalement assouvie. La seule personne qui me faisait peur, c’était le géniteur. Mais il est bouffé par les asticots depuis longtemps.

Son père est donc le sujet sensible à ce que je vois. Je pensais que ses viols le seraient également mais d’après ses mots… Pourtant, elle a gardé un traumatisme puisque son regard et sa voix ont changé lorsqu’elle a parlé de ses 16 ans.

-T’es peut-être folle qui sait. Le psy te dit schizo. Moi, je ne sais pas vraiment quoi penser là-dessus. Si t’es vraiment folle, ça se comprendrait avec toutes les merdes qui te sont tombées dessus… J’ai tendance à croire ce que je vois alors de vulgaires mots marqués sur un bout de papier ne sont pas suffisant à satisfaire ma soif de savoir. En tout cas, t’as des traumatismes qu’ils soient physiques ou mentaux.

Je m’étire longuement, passant un bras derrière le dossier de la chaise sans lâcher le regard de la jeune ordinarie. Je reprends d’un ton toujours aussi calme et dénué de sentiment. Ce n’est pas parce que sa vie a été difficile que je vais avoir de la pitié pour elle. Je ne suis pas ce genre de personne. J’aime aider les gens mais éprouver de la pitié, ça me soule.

-T’as pas d’amis, des gens sur qui compter ?

Je prends une petite pause avant de préciser le fond de ma pensée.

-Je te demande ça car tu aurais pu en parler de tous tes problèmes. Au lieu de venir comme ceux qui t’ont fait du mal, tu aurais pu porter plainte. Ça t’aurait évité une tonne de problème. Je suis consciente que parler de tes problèmes ce n’est pas simple, mais vider un peu ton sac aurait fait du bien à p’tite caboche.

Je me mets à bailler la bouche grande ouverte.

-Pas la peine de garder ton livre sous la main, ce n’est pas moi qui vais te frapper. La violence ce n’est pas vraiment mon truc.

Je lui fais un grand sourire très exagéré.

-Une vie ne peut pas être toute noire. T’as déjà ressenti le bonheur Roxanne ?

Malgré toutes ces merdes, elle au moins dû être heureuse une fois dans sa vie. C'est étonnant qu'elle ne soit pas tombée en dépression après tout ça. La folie a peut-être remplacé la dépression ?
Lexy Sanders
Lexy Sanders
Date d'inscription : 15/12/2015
Jeu 23 Juin - 23:04
« T’es peut-être folle qui sait. Le psy te dit schizo. Moi, je ne sais pas vraiment quoi penser là-dessus. Si t’es vraiment folle, ça se comprendrait avec toutes les merdes qui te sont tombées dessus… J’ai tendance à croire ce que je vois alors de vulgaires mots marqués sur un bout de papier ne sont pas suffisant à satisfaire ma soif de savoir. En tout cas, t’as des traumatismes qu’ils soient physiques ou mentaux. »

Je fronce les sourcils et me remet droite sur ma chaise pour l’écouter quand elle émet l’hypothèse de ma possible folie. Non, je ne suis pas folle. Combien de fois devrais-je le répéter ? Bon, elle continue à développer ce qu’elle pense de ça par la suite mais je ne porte pas réellement attention à ce qu’elle me dit. Elle ne connait que ce que je veux bien lui laisser savoir, finalement. Pas qu'elle pense qu'elle arrive à m'extraire des informations contre mon gré, je sais parfaitement ce que je lui révèle. Elle s’étire et continue de parler.

« T’as pas d’amis, des gens sur qui compter ? » [i]Elle prend une petite pause pour continuer ensuite : « Je te demande ça car tu aurais pu en parler de tous tes problèmes. Au lieu de devenir comme ceux qui t’ont fait du mal, tu aurais pu porter plainte. Ça t’aurait évité une tonne de problème. Je suis consciente que parler de tes problèmes ce n’est pas simple, mais vider un peu ton sac aurait fait du bien à p’tite caboche. »

Je soupire. Si, bien sûr que j’avais un ami sur qui je pouvais compter avant, Adam. Et je suppose que j’aurais pu me confier aux familles d’accueil, c’est vrai. Mais bon. On ne fait pas toujours les choses comme on devrait ou pourrait les faire. Et on ne peut pas revenir sur le passé. J’allais lui répondre, mais dit donc, c’est qu’elle parle la petite blonde. Elle continue de lancer la discussion.

Un vrai moulin à paroles.

« Pas la peine de garder ton livre sous la main, ce n’est pas moi qui vais te frapper. La violence ce n’est pas vraiment mon truc. »

Après avoir dit ça, elle me balance un sourire magistral des plus hypocrites qu’il soit possible de faire. Cause toujours, tu m’intéresses. Mon livre, je le garde sous la main si je le veux, namého. T’as pas besoin de me donner des ordres ou des conseils. Et puis, tu peux très bien mentir et m’attaquer dès que je baisserais ma garde. Mon livre, j’le garde et puis c’est tout. Nah.

« Une vie ne peut pas être toute noire. T’as déjà ressenti le bonheur Roxanne ? »

J’inspire lentement en la regardant dans les yeux, sans ciller. Pour une fille à l’air intelligent, elle pose des questions plutôt débiles. Tout le monde ressent le bonheur au moins une fois dans sa vie, que ce soit avec des amis ou même seul, grâce aux rayons du soleil ou à une chanson entraînante.

Je réponds à toutes ses interrogations d’une voix monotone, sans l’agresser verbalement ou me montrer intéressée par ce qu’elle me demande.

« Reprenons tes questions une par une.

D’abord… alors, bien sûr que j’ai quelqu’un sur qui compter. Adam, mon meilleur ami, a toujours été là pour m’épauler, depuis plusieurs années. Il était au courant pour les viols. Pour mon père également. Il m’a même aidé à planifier ma vengeance pour les trois petits enculés qui m’ont fait du mal. »


Je pose mes coudes sur la table et place mon menton entre mes mains ; qui soutiennent ma tête.

« Et puis, tu sais, porter plainte, ça ne sert à rien. C’est qu’un ramassis de conneries ; la police et la justice, tout ça. Ça marche seulement quand t’es le réalisateur d’un gros merdier qui fait du bruit. Genre, triple homicides, attentats, braquages…. Pour les femmes ou les enfants battus, tout comme pour les victimes de viols, c’est 95% du temps inutile d'essayer de porter plainte. J’ai hésité à le faire, au début. Porter plainte… Puis j’ai lu tellement d’affaires dans les journaux, sur internet ou entendu parler de ça à la télé ou en discutant de tout et de rien avec des gens sans importance que je me suis toujours dit que ça ne servait à rien de tenter quoi que ce soit, au final.

Les affaires mettent généralement des années à être élucidées, la faute du viol est systématiquement rejetée sur la personne violée et non sur l’agresseur, même s’il y a des preuves,  et la plupart du temps, si le violeur est jugé – parce qu’ils sont loin d’être tous punis, certains s’en sortent même mieux que la victime –, il se choppe une liberté conditionnelle avec 6 mois de sursis.

Alors t’imagine bien qu’une pute qui se fait violer par trois mecs, on lui aurait sorti qu’elle avait aimé ça au final, et que c’était simplement des clients qui ont du faire quelque chose pour l’énerver et qu’elle a voulu se venger en les traînants au tribunal. J’aurais mis l’affaire devant le barreau, je me serais retrouvée jugée pour proxénétisme à la place des trois salopards pour viol.

Je ne suis pas si conne, tu sais. J'imagine bien que ça me serait retombé dessus. Du coup, j’ai appliqué ma propre justice ! Et c’est bien mieux comme ça. Puis au moins, ici, je suis sure d’avoir un toit et tout ce que je veux ou presque, gratuitement, pendant un long moment ; et c’est plutôt cool. »


Je prends une pause un peu plus longue que d’habitude, j’ai beaucoup parlé… Je caresse doucement la couverture noire du bouquin du bout de mes doigts, fait vagabonder mon regard autour de la table pour voir si quelqu’un nous écoute ou se balade dans le coin. Je n’aperçois personne, mais j’ai toujours ce drôle de sentiment émanant de la simple présence de cette chère Lexy. Je ne sais pas quoi penser d’elle.

Je soupire doucement et répond à sa dernière question.

« Le bonheur, donc. Ta dernière question en date.

Bien sûr que j’ai déjà ressenti le bonheur. Tout le monde le ressent. Ça peut venir d’un petit rien comme d’un énorme cadeau. Le bonheur, je l’ai ressenti quand ma mère me bordait le soir, quand je riais avec Adam, quand je me prostituais et devenais pour une nuit la confidente d’hommes égarés dans leur vie, en pleine crise conjugale ou simplement fatigués de leur solitude. Je l’ai ressenti en mangeant ce gâteau à la fraise de la boulangerie de mon quartier, en lisant Alice au Pays des Merveilles, en écoutant de la musique, en faisant du sport ; en m’entraînant à frapper mon professeur de judo qui m’apprenait des techniques défensives et offensives, en regardant un bon film ou un bon dessin animé, en observant les étoiles le soir, ou encore en réalisant que je pouvais faire ce que je voulais de mon corps. Le bonheur est une chose simple à trouver, finalement. On n’a pas besoin de le chercher à chaque tournant de couloir ou sous le lit, il arrive devant nous sans nous prévenir quand on passe de bons moments, c’est tout. »
Roxanne Eberhardt
Roxanne Eberhardt
Date d'inscription : 22/12/2015
Mer 10 Aoû - 16:35
Son regard fixe le mien. Il n’y a que quand j’ai abordé sa possible folie qu’elle réagit. Elle continue de croire qu’elle ne l’est pas, qu’elle n’a aucun problème au niveau mental. Soit.

-Reprenons tes questions une par une.

Une voix calme, sans aucune expression particulière.

-D’abord… alors, bien sûr que j’ai quelqu’un sur qui compter. Adam, mon meilleur ami, a toujours été là pour m’épauler, depuis plusieurs années. Il était au courant pour les viols. Pour mon père également. Il m’a même aidé à planifier ma vengeance pour les trois petits enculés qui m’ont fait du mal.

Un meilleur ami ? Elle a donc quelqu’un qui l’attend à l’extérieur ? Une personne sur qui elle peut compter ? Ou est-ce une espèce d’ami imaginaire ? Une petite voix dans sa tête qu’elle a baptisé Adam ? Après tout, elle a été diagnostiquée de schizo donc cette hypothèse n’est pas à écarter. Si son ami existe vraiment, il doit être sacrément tordu lui aussi pour planifier une telle scène d’horreur.

-Et puis, tu sais, porter plainte, ça ne sert à rien. C’est qu’un ramassis de conneries ; la police et la justice, tout ça. Ça marche seulement quand t’es le réalisateur d’un gros merdier qui fait du bruit. Genre, triple homicides, attentats, braquages…. Pour les femmes ou les enfants battus, tout comme pour les victimes de viols, c’est 95% du temps inutile d'essayer de porter plainte. J’ai hésité à le faire, au début. Porter plainte… Puis j’ai lu tellement d’affaires dans les journaux, sur internet ou entendu parler de ça à la télé ou en discutant de tout et de rien avec des gens sans importance que je me suis toujours dit que ça ne servait à rien de tenter quoi que ce soit, au final.

Les affaires mettent généralement des années à être élucidées, la faute du viol est systématiquement rejetée sur la personne violée et non sur l’agresseur, même s’il y a des preuves,  et la plupart du temps, si le violeur est jugé – parce qu’ils sont loin d’être tous punis, certains s’en sortent même mieux que la victime –, il se choppe une liberté conditionnelle avec 6 mois de sursis.

Alors t’imagine bien qu’une pute qui se fait violer par trois mecs, on lui aurait sorti qu’elle avait aimé ça au final, et que c’était simplement des clients qui ont du faire quelque chose pour l’énerver et qu’elle a voulu se venger en les traînants au tribunal. J’aurais mis l’affaire devant le barreau, je me serais retrouvée jugée pour proxénétisme à la place des trois salopards pour viol.

Je ne suis pas si conne, tu sais. J'imagine bien que ça me serait retombé dessus. Du coup, j’ai appliqué ma propre justice ! Et c’est bien mieux comme ça. Puis au moins, ici, je suis sure d’avoir un toit et tout ce que je veux ou presque, gratuitement, pendant un long moment ; et c’est plutôt cool.


Waw, elle a un débit de parole impressionnant. Elle a raison, la justice n’en est pas vraiment au final. J’en suis consciente mais malheureusement, nous n’avons que ça dans le système actuel pour donner un équilibre bien/mal aux choses de la vie. Il n’est pas 100% fiable mais aucun autre système n’a été trouvé pour le remplacer. Nous ne pouvons alors que nous reposer sur ce dernier. Si cet Adam existe bel et bien, pourquoi l’a-t-il aidé à se venger sachant qu’il allait être séparé par la suite ? Il savait ce qui allait se passer une fois la vengeance accomplie. Il savait qu’elle finirait en prison, qu’elle serait seule dans ce merdier et que ses mains seraient tachées à vie. Pouvons-nous appeler ça un ami ? Roxanne semblait n’avoir que ça en tête, il lui a permis de réaliser son but, mais bon… Je l’observe sans rien dire, l’écoutant attentivement. Elle lance un coup d’œil autour de nous avant de reprendre après un soupir.

-Le bonheur, donc. Ta dernière question en date.

Bien sûr que j’ai déjà ressenti le bonheur. Tout le monde le ressent. Ça peut venir d’un petit rien comme d’un énorme cadeau. Le bonheur, je l’ai ressenti quand ma mère me bordait le soir, quand je riais avec Adam, quand je me prostituais et devenais pour une nuit la confidente d’hommes égarés dans leur vie, en pleine crise conjugale ou simplement fatigués de leur solitude. Je l’ai ressenti en mangeant ce gâteau à la fraise de la boulangerie de mon quartier, en lisant Alice au Pays des Merveilles, en écoutant de la musique, en faisant du sport ; en m’entraînant à frapper mon professeur de judo qui m’apprenait des techniques défensives et offensives, en regardant un bon film ou un bon dessin animé, en observant les étoiles le soir, ou encore en réalisant que je pouvais faire ce que je voulais de mon corps. Le bonheur est une chose simple à trouver, finalement. On n’a pas besoin de le chercher à chaque tournant de couloir ou sous le lit, il arrive devant nous sans nous prévenir quand on passe de bons moments, c’est tout.


Je ferme les yeux, croisant les bras sous ma poitrine. Le bonheur, elle l’a connu, elle le reconnait. Elle a une vie de merde certes, mais le bonheur l’a aussi parsemée. Adam a l’air d’exister réellement. Il doit lui manquer, la boulangerie de son quartier également. Pourtant, sa voix n’en donne pas l’air. J’ai du mal à la comprendre sur le fait d’éprouver du bonheur en donnant son corps à un inconnu. Chacun ses goûts comme on dit. Cette fille me plait, je la trouve de plus en plus intéressante. Nos points de vue diffèrent sur plusieurs sujets ce qui empêche de rendre la conversation ennuyeuse. Des tonnes d’interrogations à son sujet émanent de mon esprit. Mes émeraudes reviennent scruter de nouveau ses saphirs.

-Tu t’es vengée, les petits merdeux sont désormais du passé. Qu’as-tu gagné exactement ? La paix intérieure ? La satisfaction d’avoir réussi ton plan ?

Je me laisse légèrement glisser sur ma chaise, adoptant une position plus décontractée, ne quittant pas les yeux de l’ange déchu.

-T’as fini en prison et tu vas rester ici un paquet de temps. Adam n’est pas là, tu es seule. Tu t’es fait salir par les autres puis tu as fini par te salir toi-même. La folie t’a envahie selon le regard d’autrui.

Je me redresse, posant coude sur table, joignant mes mains.

-Ta vengeance terminé, ton père décédé, quel est ton but maintenant ?

Qu’est-ce qui la motive encore à vivre ? Pourquoi reste-t-elle encore debout ?
Lexy Sanders
Lexy Sanders
Date d'inscription : 15/12/2015
Lun 24 Oct - 17:20
Elle ferme les yeux un instant, elle doit certainement digérer le tas de paroles que je viens de lui balancer. Avant qu’elle ne recommence à parler, j’observe cette drôle de fille qui ne peut momentanément pas m’apercevoir. Grosse erreur de sa part. Maintenant, c’est l’inverse, on échange les rôles. Je ne suis plus le soigneur mais le guépard, et un soigneur ne doit jamais tourner le dos à un guépard. Je pourrais en profiter pour lui balancer le gros livre dans la gueule, de toutes mes forces, et m’enfuir en courant. Ça pourrait être drôle, tiens. C’en est même tentant. Je me demande si elle me poursuivrait pour me casser la gueule. Une course poursuite dans les couloirs de la prison ! Ouais, ça pourrait être marrant. Gardons cette option sous la main, faudrait que je l’utilise un jour. Pour l’instant, notre discussion m’intéresse assez, l’interrompre serait dommage. J’ai envie de comprendre cette fille, de comprendre pourquoi Lexy s’intéresse à la petite Roxanne. Ses yeux émeraudes refont surface et se plantent dans mon regard.

« Tu t’es vengée, les petits merdeux sont désormais du passé. Qu’as-tu gagné exactement ? La paix intérieure ? La satisfaction d’avoir réussi ton plan ? »

Je m’apprête à lui répondre mais elle n’a pas terminé de parler. Juste après s’être avachie sur sa chaise, elle reprend la parole, toujours en me fixant.

« T’as fini en prison et tu vas rester ici un paquet de temps. Adam n’est pas là, tu es seule. Tu t’es fait salir par les autres puis tu as fini par te salir toi-même. La folie t’a envahie selon le regard d’autrui. »

Elle se redresse et me fait face.

« Ta vengeance terminé, ton père décédé, quel est ton but maintenant ? »

Encore une fois, je penche doucement la tête sur le côté. Je décide de l’imiter et opte pour la même posture qu’elle, sauf que je glisse le livre sous mes mains. Je réfléchis. Une minute de silence s’écoule, on pourrait entendre une mouche volée. J’hésite vraiment à lui balancer le livre à la gueule, ça ferait un peu d’animation dans ce silence de mort, et puis ça la surprendrait. Là, je suis sûre qu’elle ne s’y attendrait pas ; je n’ai montré aucun signe d’hostilité. Mais non, ce ne sera pas pour tout de suite, je vais d’abord répondre à ses adorables questions.

« C’est ça, t’as tout compris. J’ai gagné la paix intérieure et la satisfaction d’avoir réussi mon plan, c’est exact. T’es en tôle pour quoi, toi ? Meurtre ? Vol ? Attentat ? Trafics de drogues, d’armes, d’humains ? » Je me redresse et ma tête se remet droite. « Tu sais pourquoi j’ai été emprisonnée. Tu connais également mes raisons, maintenant. Et oui ; ça m’a fait un bien fou de les détruire petit à petit, ces trois-là, tu ne peux pas t’imaginer. Et si je devais retourner dans le passé, je referais exactement la même chose. »

Je lève les yeux vers le plafond un instant, en réfléchissant à ce que je vais pouvoir ajouter pour répondre à son autre question, ignorant délibérément sa remarque sur le fait d’être salie et soit disant folle. Mes iris bleus se plantent alors à nouveau dans les yeux verts de Lexy.

« Je ne sais pas si ma vengeance était réellement un but. Plutôt une mission à accomplir, je dirais ? Mais je ne comprends pas pourquoi tu me rappelles que mon père est mort, par contre. Si c’est pour remuer le couteau dans la plaie, c’est totalement loupé. Je suis contente qu’il soit crevé, cet enfoiré.

…Mon but. C’est une bonne question. Je n’en ai jamais vraiment eu, figure-toi. Et c’est mieux ainsi. A quoi ça me servirait d’avoir un but ? T’en as un, toi ? Un « objectif de vie » ? »
Je rigole doucement. «  J’ai l’impression que tu me parles des Sims. Pourquoi faudrait-il avoir un but ultime à suivre dans la vie ? Imaginons que j’en ai un. Je ne sais pas si je pourrais le réussir, je ne sais pas si j’en aurais les moyens, et justement, si tu es dans cet état d’esprit d’avoir un « but » pour continuer à vivre, une fois que tu l’as accompli, ce but, tu deviens quoi ? Tu te tires une balle, tout joyeux d’avoir accompli cet objectif ? Non merci. Je vis sans savoir de quoi demain sera fait, et c’est tant mieux comme ça. Enfin, ce n’est pas comme si demain allait vraiment changer par rapport à aujourd’hui, mais c’est pas mal aussi. Je me contente des jours qui passent et de leurs petites surprises, et ça me va parfaitement. Ça a toujours été comme ça. »
Roxanne Eberhardt
Roxanne Eberhardt
Date d'inscription : 22/12/2015
Mer 26 Oct - 22:42
Un long moment de silence s’empare de la pièce lors de ma dernière question. A quoi penses-tu Roxanne ? Mes questions te font travailler les méninges ? Elle adopte une posture identique à la mienne.

- C’est ça, t’as tout compris. J’ai gagné la paix intérieure et la satisfaction d’avoir réussi mon plan, c’est exact. T’es en tôle pour quoi, toi ? Meurtre ? Vol ? Attentat ? Trafics de drogues, d’armes, d’humains ? Tu sais pourquoi j’ai été emprisonnée. Tu connais également mes raisons, maintenant. Et oui ; ça m’a fait un bien fou de les détruire petit à petit, ces trois-là, tu ne peux pas t’imaginer. Et si je devais retourner dans le passé, je referais exactement la même chose.

Cette fille semble remplie de haine. Si elle pouvait remonter le temps, elle aurait sûrement évité le fait d’être battu par son père, elle aurait pu changer tout ce qui l’a entrainé dans cette prison. Alors pourquoi vouloir refaire exactement les mêmes conneries ? C’est à croire qu’elle est vraiment tarée. Son regard revient transpercer le mien. Je n’ai pas peur de toi Roxanne, quand le comprendras-tu ?

- Je ne sais pas si ma vengeance était réellement un but. Plutôt une mission à accomplir, je dirais ? Mais je ne comprends pas pourquoi tu me rappelles que mon père est mort, par contre. Si c’est pour remuer le couteau dans la plaie, c’est totalement loupé. Je suis contente qu’il soit crevé, cet enfoiré.

Une mission ? Une mission suicidaire alors. Elle s’est complètement perdue en l’accomplissant, s’en rend-elle compte ? Enfin, peut-être n’en a-t-elle rien à faire de rester coincée dans ce piège à rat qu’est la prison. Et puis, a-t-elle vraiment quelqu’un qui l’attend en dehors de la prison ? a-t-elle encore des nouvelles d’Adam ?

-…Mon but. C’est une bonne question. Je n’en ai jamais vraiment eu, figure-toi. Et c’est mieux ainsi. A quoi ça me servirait d’avoir un but ? T’en as un, toi ? Un « objectif de vie » ? J’ai l’impression que tu me parles des Sims. Pourquoi faudrait-il avoir un but ultime à suivre dans la vie ? Imaginons que j’en ai un. Je ne sais pas si je pourrais le réussir, je ne sais pas si j’en aurais les moyens, et justement, si tu es dans cet état d’esprit d’avoir un « but » pour continuer à vivre, une fois que tu l’as accompli, ce but, tu deviens quoi ? Tu te tires une balle, tout joyeux d’avoir accompli cet objectif ? Non merci. Je vis sans savoir de quoi demain sera fait, et c’est tant mieux comme ça. Enfin, ce n’est pas comme si demain allait vraiment changer par rapport à aujourd’hui, mais c’est pas mal aussi. Je me contente des jours qui passent et de leurs petites surprises, et ça me va parfaitement. Ça a toujours été comme ça.

Vivre au jour le jour, c’est ce que je fais depuis le début de ma vie. On est là, sur terre, sans savoir où l’on va, sans savoir la direction à prendre, on marche simplement droit devant nous sans savoir pourquoi. C’est lassant, la vie est barbante et inutile sans un but. Ça va un temps et puis, on se questionne sur notre existence. Est-ce vraiment ça la vie ? Si c’est le cas, pourquoi ne pas y mettre fin une bonne fois pour toute ? Tu sembles croire que ta vie à un sens sans but Roxanne, tu es simplement perdu et tu ne le sais pas.

-Un but est une direction à prendre. Sans ça, c’est comme marcher sur un tapis roulant, tu n’avances pas le moins du monde. Est-ce que vivre doit se résumer à marcher tête baissée et prendre les évènements comme ils se présentent ? Je ne pense pas. Oui si tu accomplis le but fixé, tu sembles n’avoir plus rien à faire, mais, tout ça est faux. Il suffit d’en trouver un nouveau qui te donne une direction différente. C’est pas parce qu’on marche sur l’immeuble le plus haut de la ville qu’il n’en existe pas d’autres encore plus haut.

Je n’ai pas de but, au final je suis comme cet ange déchu. J’esquisse un petit rire à l’idée de ressembler à la petite blonde. J’avance toujours, je ne recule pas mais devant moi se trouve un trou noir, il n’y a aucune indication, aucune route à prendre, aucune destination et aucune arrivée. Est-ce vraiment ça que je veux ? Je soupire, me levant de ma chaise, fixant encore du regard la soi-disant folle.

-Je suis comme toi.

Je lui lance un sourire en coin, avançant lentement vers la sortie, m’arrêtant au niveau de l’ordinarie.

-Si tu changes d’avis et que tu veux un but, viens me voir. Nous construirons un but ensemble.

Je lui tapote gentiment la tête, restant tout de même sur mes gardes en cas de coup de livre, puis rangeant mes mains dans mes poches, je sors de la bibliothèque l’esprit rempli d’idées. Roxanne, tu es vraiment très intéressante.
Lexy Sanders
Lexy Sanders
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