Nirīhatā - Incertain

Indépendamment de ses traits de caractère, Nirihata est atteint de schizophrénie et de dédoublement de la personnalité, c'est pourquoi certains des adjectifs cités ci-dessus s'oppose totalement.

- Vous êtes sur que vous ne pouvez rien faire docteur ? -

Et Nirihata ne dit rien, se contentant encore d'écouter la même réponse.

- Non, je suis désolé madame, mais peut être aurez vous plus de chance chez une spécialiste ? -

Combien de fois étaient-ils allés voir un spécialiste ? Les spécialistes eux mêmes au bout de quelques séances finissaient par craindre l'enfant de 15 ans. On ne pouvait pas réellement les en blâmer. Fort de leur expérience, ils se montraient arrogant et sur d'eux, réclamant à voir l'autre, toujours l'autre et jamais lui. Lui il ne les intéressaient pas. Pour leur carrière et être reconnu par leurs paires, c'était l'autre qui les intéressaient. Alors lasser de les mettre en garde, de refuser, buter, de laisser l'autre s'exprimer ; dés leur première demande il s'inclinait et laissait l'autre leur montrer à quel point ils avaient de la chance de discuter avec Nirihata.
Mais même après la première rencontre, certains s'obstinaient à vouloir parler avec l'autre. A force d'obstination ils l'énervaient et il finissait par devenir violent.

- Arrêtez de m'appeler "l'autre" ! - avait il un jour rugit au visage d'un énième spécialiste - Je m'appelle Abel ! Rentrez vous ça bien dans le crâne ! -

Et il s'était alors retranché au fond de son esprit, laissant à Nirihata tout loisir de faire face à la situation. Il avait reprit pied dans la réalité pour se retrouver nez à nez avec le regard terrifié du spécialiste, la pièce étant ravagée comme si un fauve s'y était déchaîné. Il s'était alors redressé, faisant un peu plus trembler l'homme à terre, et s'était avancé jusqu'au centre de la pièce.

- Je vous avez prévenu. -

Et loin d'être repentant de ses actes, Nirihata avait quitté la pièce, laissant à ses parents le soin de remettre la situation en état et de connaître le verdict du docteur, qui a n'en pas douter ne serait pas en sa faveur. Il n'avait pas eu à patienter longtemps et dans la foulée avait était emmené dans un monastère. C'est là bas où on lui avait tatoué tout ces symboles censés éloigner le diable. Que dire d'autre si ce n'est qu'Abel lui avait donné une belle migraine en riant dans sa tête pendant toutes leurs prières et leurs sermons.
Puis la voix de ses parents avaient brisé le silence qui s'était installé à la fin, faisant grondé la seconde personnalité du jeune homme. Abel avait en horreur leurs parents qui n'avaient de cesse de vouloir le faire disparaître pour ne laisser derrière que Nirihata, l'enfant brisé. Placide et calme, malgré la douleur que diffusait ses nombreux tatouages, il observait avec un regard vide de toutes émotions la discussion qui s'était entamée indépendamment de sa volonté.

[UC]