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Dance with the night

Ven 1 Avr - 15:36
Un instant dans votre vie peut tout changer. Une heure, un jour, un regard. Il suffit d’une toute petite chose pour que tout bascule. Tout semble si sombre et pourtant, une lueur est là, parfois lointaine mais elle reste allumée et éclaire votre route sans jamais s’éteindre. Enfin « jamais » est un grand mot. Quoi qu’il en soit, elle vous guide et remplie votre vie comme jamais auparavant. Si elle s’éteint, vous ne l’oublierez pas. Elle restera à jamais graver dans votre mémoire, c’est une marque indélébile qui vous fera souffrir, certes, mais qui a été l’étincelle qui vous a empêché de s’éteindre.

Combien de personnes ? Une belle quantité. Si un terroriste veut faire une attaque, il ferait un beau coup. Des jets de lumières multicolores illuminent le lieu et je la vois, là, assise près du bar, seule. J’observe les gens, les analyse, note qui accompagne qui. Elle n’est pas venue seule et pourtant, elle prend ses distances. Pourquoi ? Un petit coup de coude me ramène à la réalité.

-Lexy, arrête de fantasmer sur cette fille !

Fantasmer ? Non, disons qu’elle m’intrigue.

- Fous-moi la paix Matt !

Je lui pince les bras avec le sourire. Mes potes ne savent rien de moi, ils croient que je suis cette fille heureuse, pleine de vie et sociable avec tout le monde. Cette fille qui sourit toujours, qui aime raconter des conneries, blaguer sur n’importe quel sujet et qui rigole à n’importe quoi. Ils ignorent tout de moi, de ma vie, ils me voient comme ils aimeraient que je sois, mais au final, ce ne sont qu’une bande d’aveugles.

-Tu veux te la faire bébé ?

Un souffle m’effleure l’oreille, je décale vite ma tête avant d’hausser les sourcils. Mon oreille a toujours été mon point sensible.

-Bébé ? C’est nouveau comme surnom Kate ? Faut que t’arrêtes de boire toi, t’es complétement torchée ma parole !

Je l’entends rire aux éclats. Ouai, là, elle a bien bu celle-là.

-C’est toi qui a trop bu !

Mais oui bien sûr….

-Cap d’aller draguer cette brune Lex’ ?

Je lâche un gros soupir avant de me lever, ma bière à la main.

-Tu sais très bien que je suis capable de tout Thomas. Tu n’avais pas besoin de me lancer un défi pour que j’aille la voir de toute façon.

Ils rigolent tous en cœur. Quelle bande de vicieux. Je me dirige vers cette brune qui éveille ma curiosité et prend place à côté d’elle, mon regard tourné vers la scène.

-Pourquoi rester seule ? Un des mecs avec qui t’es venue a clairement envie de toi.

Je bois une gorgée de ma bouteille, me décidant enfin à fixer cette fille, droit dans les yeux.

-Tu ne connais pas vraiment ce qu’est la solitude alors arrête de te donner un genre fillette.

Oui, plus cash que moi, il n’y pas. Elle a cet air si froid, un regard si glacial et hautain envers les autres. Un sourire s’empare de mes lèvres, je me rapprochant de l’oreille de la demoiselle pour lui chuchoter amusée.

-T’es une fille à papa n’est-ce pas ? Tu te crois supérieure à tous ? Tu ne connais rien de la vie petite.

J’esquisse un petit rire avant de continuer ma bière tout en regardant le concert. Ce n’est pas très compliqué de lire en elle, seulement, je n’ai aucune idée de ce qu’elle a pu vivre. Je veux la provoquer avec tous ces petits surnoms. Elle semble différente de toutes les personnes que j’ai connu jusqu’à maintenant, c’est mon instinct qui me le dit. J’ai l’impression que je ne vais pas m’ennuyer avec cette jolie brune.
Lexy Sanders
Lexy Sanders
Date d'inscription : 15/12/2015
Ven 1 Avr - 18:19
Encore une fin de journée banale a crevé. Le soleil commence a décliner lentement, laissant une atmosphère reposante prendre place dans la ville de San Francisco. Le calme, la sérénité pointe doucement leur nez dans les rues et les gens, exténués rentre chez eux. Mais si un curieux ou deux tendaient l'oreille, il pourrait entendre des rires, des cris et des exclamations briser le silence de ce quartier habituellement si calme de la ville. A l'intérieur du gym, c'est un foutoir des plus absolu. Les gants traînent sur le sol, les serviettes humides de sueur jonchent le sol, les protèges dents sont posé à l'abandon sur les bancs et, je suis étalée sur le vieux canapé de Ray', les jambes en vrac sur le dossier et la tête posait sur l'accoudoir. Je m'empiffre tranquillement de bonbon tandis que les mecs se charrient et se tapent dessus pour une raison qui m'échappe. Une porte claque, et des pas retentissent dans l'escalier métallique qui mène à l'étage, soudainement, les mecs se calment et vont s'asseoir dans le ring. Je me redresse enfin pour les regarder d'un air entre incompréhension et dépit. Quelle belle brochette de trou du cul. Ray' apparaît, une grande enveloppe à la main et passe sous la deuxième corde du ring pour se mettre au centre du cercle formé par les gars.

Bon les gars. Le tournoi K.O.S, c'est dans deux semaines, et ça fait deux mo...


Pourquoi Kris elle reste dans le canapé alors qu'on s'éclate le cul sur ce ring pourri?

Demande Gispy d'une voix remplit de jalousie et bien trop enfantine pour ce mec de 27 piges.


Le coach me lance un regard presque suppliant. Je crois qu'il en a marre d'avoir a faire a des gosses comme eux, alors, pour le soulager un peu, je me lève et je les rejoins, emportant avec moi mon paquet de friandises.

Donc, je disais, ça fait deux mois que vous vous entraînez pour ça. Et je vous ai dégoté des billets pour...


Pourquoi elle mange des bonbons, Ray'?


J'arque un sourcil en croquant lentement dans ma sucrerie. Mais il a décidé d'être casse couille aujourd'hui? Enfin, plus que d'habitude je veux dire? J'attrape une poignet et lui balance en pleine tronche pour lui faire fermer sa grande bouche.


"Dance with the night"

Finit enfin Ray, lentement, comme ci, il s'attendait à être coupé de nouveau. Je me relève, ça ne m'intéresse pas ce festival. C'est clairement pas mon truc. Je quitte donc le ring en balançant le paquet de bonbons sur le canapé au passage.



Et Kris, t'as pas le choix. Tu vas t'amuser ou j'annule le combat contre Liberty.


Je me retourne lentement, foudroyant mon entraîneur du regard.


Pardon? Demandais-je d'une voix forte et faussement interrogative.


Va te doucher, habille-toi, et les gars t'emmènent.


Et il remonte à l'étage, sans rien de plus.




Quelques heures plus tard, me voilà au milieu d'une foule dense et remuante. La musique, les jeux de lumière, cette ambiance. Et puis les mecs qui dansent comme des guignols, ça m'a mis de bonne humeur finalement. Je regrette pas d'être venu. 

Je me surprends même a rire aux éclats avec eux. Faut croire que ces mecs ont un certain effet sur moi. Prise dans l'euphorie du moment, je ne sans pas les deux mains de titan qui se posent sur mes hanches, mais la voix qui murmure à mon oreille, je l'entend, malgré la musique. Daryl. Je me retourne rapidement, et ses mains passent alors dans le bas de mon dos. Son regard bleu braqué sur moi, il sourit comme un carnassier. Et bizarrement, je lui souris en retour. Il rapproche son corps du mien et continue de danser, les autres gars regardent la scène avec amusement. Depuis le temps qu'il me tourne autour, il espère sûrement conclure ce soir. Ses lèvres se rapprochent au rythme des basses de la musique techno qui passe en ce moment. Je le vois venir, mais je ne suis pas encore assez euphorique pour l'embrasser. Loin de là. Je décale mon visage au dernier moment, et ses lèvres, humides d'alcool finissent sur ma joue. Je me décolle précipitamment de lui, le poussant par la même occasion. J'ai toujours cet air amusé au visage pourtant. Mais je me sens étrange. Vexée? Intimidée? J'en sais trop rien. Je sors donc de la foule pour prendre un peu l'air, et mon visage se referme automatiquement. Loin des gars, loin du gym, je ne suis qu'un bloc de glace.

J'avance donc vers le bar d'un pas rapide, je m'assois sur l'un des tabourets avant de passer ma main sur mon visage a plusieurs reprises. C'était quoi ça? C'était quoi ce moment de tension, cette euphorie? Ça ne me ressemble absolument pas. Je ferme les yeux quelques secondes après avoir commandé un cocktail de fruit. Bordel. Reprends toi. Mon verre en main, je fini enfin par me retourner vers la scène et vers la foule. Je laisse la musique de coté, et je reprends doucement mon calme. Je me délecte de la boisson bien fraîche, puis je respire à plein poumon.


Perdu dans mes pensées, je fixe une fille. Au hasard. Une blonde à la chevelure rebelle. Au corps parfait. Au regard perçant et troublant. Elle passe à coté de moi, et semble s'asseoir. Je ne la regarde pas. Non, je continue de fixer la foule.


-Pourquoi rester seule ? Un des mecs avec qui t’es venue a clairement envie de toi.

C'est à moi qu'elle parle? Sans bouger la tête, je la regarde sur le côté. Pourquoi est ce qu'elle vient me parler celle là. Elle cherche a se faire des amis? Je pense pouvoir dire qu'elle est mal, très mal tombée avec moi. Je m'apprête à lui envoyer l'une de mes répliques cinglante, mais elle reprends. En fixant ses yeux vert dans les miens.

-Tu ne connais pas vraiment ce qu’est la solitude alors arrête de te donner un genre fillette.

Mon cerveau bloque sur le "fillette". Moi, une fillette? Je sens que cette soirée va se finir en sang et en larme. Ce n'est pas du tout le moment de venir m'emmerder et cette blondasse commence déjà a me chauffer sérieusement. Je tourne enfin mon visage vers le sien, je souris légèrement, mais pas dans le but de lui sembler sympathique, loin de là. Un sourire hautain, moqueur et faux. Je la vois bouger, elle a pas encore finit de jouer à la dure. Laissons la finir avant d'intervenir.

- T’es une fille à papa n’est-ce pas ? Tu te crois supérieure à tous ? Tu ne connais rien de la vie petite.

Et elle rigole, avant de boire. Son regard n'est plus sur moi, mais je continue tout de même de la regarder avec ce même sourire, puis je pouffe de rire, baissant la tête pour laisser mes cheveux recouvrir mon visage pendant quelques secondes. Puis, ayant reprit mon air froid et imperturbable, je redresse la tête. Et sans même prendre la peine de la prévenir que j'ai le sang chaud, je balance un coup dans sa bière qui fini sur le sol.

- Tu ne connais rien à la vie non plus pour venir emmerder quelqu'un de la sorte. T'as été élevée où? Enfin, non, quelqu'un t'as élevée plutôt? Ou t'as fais ça seule? Ce qui expliquerait que tu te comporte comme une conne.

Je marque une pause, arquant un sourcil en la fixant toujours de cette manière froide, et intimidante.

- Ne te préoccupe pas de la vie des autres, essaye déjà de gérer la tienne, parce que vu ta façon d'être, je pense que t'as du boulot ma belle.

Je détourne le regard, attrapant mon verre pour en boire le contenu d'un coup. Putain. Qu'on ne me demande plus pourquoi je suis si fermée. Habituellement, mon attitude rebute les gens, et je n'ai pas a subir ce genre de chose. Cette fille n'as peur de rien ou quoi? Vu sa dégaine et sa façon de s'adresser aux gens, je suis presque sûre d'avoir a faire a une fille dont la vie n'as pas été rose tout les jours. Mais qu'est ce que j'y peux moi. C'est pas ma faute si je suis née avec une cuillère en argent dans la bouche. J'ai pas choisis ma famille. Si c'était le cas, je ne serais pas devenu ce que je suis. Après cette réflexion personnelle, je reprends d'une voix plus calme.

- Ah, et pour ton information personnelle. Il est fort probable que je sois plus âgée que toi, alors remballe moi ces surnoms débile. Tu ne m'énervera pas comme ça.

Je meurs d'envie de lui balancer un tas d'autre chose à la gueule, mais, elle est peut être juste trop imbibée pour savoir ce qu'elle fait. Je ne dois pas prendre le risque de me battre pour si peu. Je suis capable de prendre sur moi, et ça fera justement un bon entraînement.
Kristen Owens
Kristen Owens
Date d'inscription : 26/12/2015
Sam 9 Avr - 14:48
Je l’entends rigoler. Suis-je si drôle que ça dans mes paroles ? Tout ce que j’ai balancé, je le pense, il y a nulle raison de rire. Elle se tait. Que prépare-t-elle ? Sans même avoir eu le temps de l’observer du coin de l’œil, ma bière s’écrase au sol. Sérieusement ?

-Tu ne connais rien à la vie non plus pour venir emmerder quelqu'un de la sorte. T'as été élevée où? Enfin, non, quelqu'un t'as élevée plutôt? Ou t'as fais ça seule? Ce qui expliquerait que tu te comporte comme une conne.

Tssss, si tu savais ma belle. Mon regard reste fixé sur la scène, mon expression ne change pas malgré qu’elle ait touché un point sensible. Je me comporte comme une conne ? Peut-être que j’en suis une, qui sait. Si tu connaissais ma vie, tu fermerais sûrement ta gueule mais je n’ai pas envie de te faire taire. Et puis, est-ce que connaitre mon histoire te ferait vraiment fermer ton clapet ? Je n'ai pas voulu connaitre la vie, elle m'a été imposée, désormais, je fais avec.

-Ne te préoccupe pas de la vie des autres, essaye déjà de gérer la tienne, parce que vu ta façon d'être, je pense que t'as du boulot ma belle.

Ma belle ? Oui, je ne m’arrête que sur ce détail. Le reste, je m’en fous. Ce n’est pas une inconnue qui va me faire la morale sur ma façon d’être. En tout cas, son petit surnom ne me déplaît pas. Je tourne enfin mon regard en sa direction, ne la quittant plus des yeux. A quoi penses-tu maintenant ?

-Ah, et pour ton information personnelle. Il est fort probable que je sois plus âgée que toi, alors remballe moi ces surnoms débile. Tu ne m'énervera pas comme ça.

Elle est étonnamment calme, pourquoi ?

-Et alors ?

L’âge ne m’importe peu. Un cinquantenaire peut être jeune dans sa tête comme un ado de 14 ans peut être super mature. L’âge n’est qu’un décompte de la fin de notre vie. Plus les années passent, moins il nous en reste à vivre. Pourquoi fêter une année de plus de notre misérable existence ? Nous sommes tous condamnés à mourir après tout. J’ai toujours détesté la date de ma naissance. Un large sourire sur les lèvres, mes yeux plongés dans les siens, je reprends d’un ton amusé.

-Ton attitude me fait penser à celle d’un chien de garde. Fière, forte, arrogante, froide, hautaine face à ses semblables…que cherches-tu à protéger exactement ? Ton image ? Ton cœur ?

Je détourne quelques minutes mon attention d’elle pour commander une nouvelle bière. Bah ouai, si cette brunette n’avait pas renversé la précédente, je n’aurais pas été obligé d’en payer une autre.

-On n’est pas tous blindés comme toi jolie demoiselle. Ce n’est pas très gentil ce que tu as fait tout à l’heure.

Je m’adresse à elle comme à une enfant histoire de la vénère encore un peu plus. Ma bière arrive. Je sors mon briquet pour la décapsuler, buvant une première gorgée pour me rafraîchir.

-Je…

Mon portable vibre. Qui vient me faire chier encore ? « Perds pas ton temps avec cette garce qui gâche ta bière bébé ! ». Mon regard se tourne vers ma bande de pote. J’hausse les sourcils en fixant la silhouette de Kate. Elle est grave cette fille bordel. Je lâche un soupir, ne prenant même pas la peine de répondre à son message, je range mon tel dans mon poche, revenant m’occuper de la boxeuse. Ouai, ça me revient. J’ai déjà vu cette fille. Je l’ai vu se battre lors d’un combat contre Beverly. Le duel était serré, mais la brune était sacrément coriace et a su écraser son adversaire. Pauvre Bever’, elle qui voulait décrocher la première place, c’est raté.

-Tu n’intimides pas Kristen Owens. Bien au contraire.

Mes lèvres viennent lui murmurer quelques mots à l’oreille.

-Ta façon de faire fuir les gens a l’effet inverse sur moi.

Je veux en apprendre plus sur elle, je veux savoir ce qu’elle cache derrière cet immense mur de glace. Peu importe le temps que ça prendra, je suis sûre que ça en vaut la peine. Si elle veut me cogner, qu’elle le fasse. Je sais me battre après tout.
Lexy Sanders
Lexy Sanders
Date d'inscription : 15/12/2015
Lun 11 Avr - 17:55
-Et alors ?

Elle ne perd pas une seconde, et répond au tac au tac. Cette fille n'est définitivement pas prête à la fermer. Je continue de l'observer, toujours avec ce calme olympique. Serrer les dents, me taire, encaisser, j'ai appris à le faire. Des coups ou des paroles, c'est presque pareil, c'est aussi douloureux parfois. Une étincelle dans son regard, quelque chose qui capte mon attention, qui me rend curieuse malgré son comportement exécrable. Son visage change du tout au tout, de son attitude blasée, elle passe à un large sourire et une sonorité amusé dans la voix.



-Ton attitude me fait penser à celle d’un chien de garde. Fière, forte, arrogante, froide, hautaine face à ses semblables…que cherches-tu à protéger exactement ? Ton image ? Ton cœur ?


 Encaisse Kris. Ça vaut pas le coup. Mais elle insiste. Le fait qu'elle parle d'arrogance m'arrache un rire pouffé. Laquelle de nous est la plus arrogante ? Cette fille ne raisonne définitivement pas comme moi, elle n'a aucune logique. Plongée dans mon silence contemplatif, je profite qu'elle me tourne le dos pour la détailler rapidement. Elle semble tellement chétive, tellement fragile. Encore une chose qui pique ma curiosité. D'où est-ce que cette gamine peut bien sortir ? 


-On n’est pas tous blindés comme toi jolie demoiselle. Ce n’est pas très gentil ce que tu as fait tout à l’heure.

Je replonge rapidement mon regard dans le sien, arquant un sourcil et croisant les jambes par la même occasion. Un compliment dissimulé dans cette phrase enfantine. Moi blindée ? J'aimerai. Mais malheureusement, ce n'est pas mon argent, et être boxeuse amatrice, c'est loin d'être suffisant. Des bleus, des coupures, des fractures pour une poignet de dollar. J'ai terriblement envie de lui répondre, mais j'ai horreur de couper les gens dans leur élan. Alors vas-y, déballe blondinette.

Mon corps pivote à son tour vers le barman, je lui demande un simple verre d'eau. A quoi bon boire de l'alcool ? Ça détruit. C'est inutile. Je ne veux pas faire partie de ces gens qui ont besoin d'être sous alcool pour se sentir en vie, sûrement comme cette blonde. L'alcool pour oublier ? Tout aussi débile. Les problèmes savent nager, cuite toi ce soir, demain, tes problèmes reviendront. Pas besoin de cette illusion de bien-être. J'affiche un sourire en coin au barman, et au même moment un bourdonnement m'interrompt. Je tourne mon regard vers l'arrogante intruse qui me colle aux pompes. Ce n'est que son téléphone, mais je la vois regarder une bande de jeunes qui est un peu plus loin. Son expression faciale, et ce sms, je ne suis pas idiote. Encore une fois, je suis l'objet d'un pari. « Eh même pas cap d'aller draguer la brune là-bas! >>. Sans déconner.

-Tu n’intimides pas Kristen Owens. Bien au contraire.

Elle s'approche, et j'ai à peine le temps de me remettre droite que ses lèvres soufflent délicatement sur mon oreille au rythme de ces paroles.

-Ta façon de faire fuir les gens a l’effet inverse sur moi.

Une façon ? C'est bien plus que ça. C'est un style de vie. Une paroi indestructible que j'ai mis des années à construire. Je ne sais pas ce qu'elle veut. C'est quoi le défi exact ? Il faut que je lui en colle une pour qu'elle gagne son pari débile ? Je porte mon verre à mes lèvres, me délectant du liquide frai avant de me lever rapidement. Je me place en face d'elle, faisant taper mes ongles sur le verre a répétition. Debout, face à elle, je reste silencieuse pendant un petit moment, me contentant de la fixer froidement. Qu'ai je fais au monde pour qu'on ne cesse de me prendre pour un objet ? Suis-je si amusante que ça ?

- Je n'ai rien a protéger. Pas plus que toi du moins. Pour qui tu te prends pour m'accoster de la sorte ? Tu t'amuses bien avec tes potes là ? Utiliser quelqu'un pour te donner un peu plus de crédit auprès de tes potes, c'est pitoyable et primitif.

Je marque une pause, regardant le fond de mon verre a travers le liquide incolore. Mes yeux reviennent lentement, très lentement sur son visage, puis je me mets a rire.

- Oh excuse-moi. J'ai presque failli te prendre au sérieux... Si je comprends bien, je t'attire ? Ma froideur te plaît ? Donc je te plais ? Arrête de te cacher derrière tes vannes et tes mots provoquants, et vas-y, parle franchement.

Je lève mon bras, plaçant mon verre au-dessus de sa tête. J'affiche un léger sourire, que j'efface lorsque le liquide commence a couler sur sa chevelure dorée, lentement, puis sur son visage. J'ai presque envie de rire, mais il ne faut pas. Je dois rester stoïque. Une fois le verre vide, je le repose sur le bar, laissant quelques minutes de répit à la blonde. Mon corps revient ensuite face au sien, et mes bras se collent de chaque côté de ses cotes, mes mains attrapent le bois du comptoir et de cette façon, je l'enferme dans mon espace vital.

Pardonne-moi, je voulais juste refroidir tes ardeurs... Je marque une légèrement pause, entrecoupée de quelques éclats de rire. Ma belle. J'insiste volontairement sur la fin de ma phrase. Tu veux jouer avec mes nerfs ? Tu ne seras pas déçu.

- Ah et j'oubliais presque... Tu me connais, enfin, tu sais comment je m'appelle. Sûrement grâce à la boxe... mais toi, t'es qui ? Sois pas timide chérie. Finalement, je crois que toi et moi, on va passer une soirée d'enfer.

Et le voilà, le fameux comportement que j'arbore sur le ring. Ce comportement de provo' pure et dure. Pousser l'adversaire dans ses retranchements pour lui faire commettre une erreur. Tu ne seras pas dessus. Un duel de force mental, vaut parfois mieux qu'un duel physique.
Kristen Owens
Kristen Owens
Date d'inscription : 26/12/2015
Mar 12 Avr - 0:06
Un verre d’eau, madame ne doit pas « apprécier » l’alcool autant que moi apparemment. Elle se redresse sur ses deux pattes et c’est à ce moment-là que je me dis qu’elle n’est effectivement pas si petite que ça. Elle est grande mais il m’en faut plus pour m’intimider. Je relève la tête, la regardant droit dans les yeux malgré l’iceberg qu’elle peut être.

-Je n'ai rien a protéger. Pas plus que toi du moins. Pour qui tu te prends pour m'accoster de la sorte ? Tu t'amuses bien avec tes potes là ? Utiliser quelqu'un pour te donner un peu plus de crédit auprès de tes potes, c'est pitoyable et primitif.

What ? Euh…il y a méprise sur le sujet, là. Ce n’est absolument pas à cause de mes potes que je suis là, c’est eux qui pensent que je suis là pour leur cap. Je suis joueuse, certes, mais disons que leur chiche je m’en bats les steaks. Dire qu’elle peut penser ça de moi… Elle ne me connait vraiment pas et ça confirme ce que je pensais, elle est complétement impulsive cette brunette. La voilà qui rigole en plus maintenant. D’accord…

-Oh excuse-moi. J'ai presque failli te prendre au sérieux... Si je comprends bien, je t'attire ? Ma froideur te plaît ? Donc je te plais ? Arrête de te cacher derrière tes vannes et tes mots provoquants, et vas-y, parle franchement.

« Vas-y franchement » ? Euh…elle veut quoi exactement ? Que je lui mette la main au cul et que je la tripote devant tout le monde en mode grosse shagass ? Désolée ma grande mais je ne suis pas ce genre de fille. J’aime bien connaitre la personne ne face de moi avant. Il est vrai que j’ai déjà employé des méthodes assez indécentes pour savoir qui est vraiment la personne face à moi mais c’était plutôt soft. J’avoue qu’elle me trouble avec sa phrase… Qu’est-ce que… ? Je sens quelque chose de frais ruisseler le long de mes cheveux et de ma tête. Elle n’a quand même pas osé… ? PUTAIN MAIS JE VAIS LA NIQUER !!!!! Pas dans le sens que vous croyez les pervers. D’ABORD MA BIERE PUIS APRES CA ?! Oulala, tu ne vas pas finir en un seul morceau, toi, ma cocotte ! Je rage intérieurement, ne laissant absolument rien paraitre sur mon faciès. Allez Lexy, calme-toi, c’est juste un peu d’eau et au moins, ça me refroidi et ça permet de remettre mes idées en place. Qu’est-ce qu’elle fout encore ? Pourquoi elle m’empêche de partir ? C’est quoi son plan exactement ? Elle me balance de l’eau et elle veut que je reste par la suite ? Drôle de fille.

-Pardonne-moi, je voulais juste refroidir tes ardeurs... Ma belle.

C’est très drôle, vraiment, j’ai envie de rire, ahahah. Je vais la buter oui. Mes ardeurs, mes ardeurs ?! Et si je te cassais le nez ma belle ?! Alors toi, tu me fascines encore plus. T’as réussi à m’énerver, -intérieurement, je tiens à le souligner- une chose que quelques rares personnes ont su faire. Tu essayes de savoir qui je suis moi aussi, n’est-ce pas ?

-Ah et j'oubliais presque... Tu me connais, enfin, tu sais comment je m'appelle. Sûrement grâce à la boxe... mais toi, t'es qui ? Sois pas timide chérie. Finalement, je crois que toi et moi, on va passer une soirée d'enfer.

Je soupire, comme pour lui faire comprendre qu’elle me désespère alors que pas du tout au final, mais ça, elle n’en sait rien. Après tout, j’ai toujours été bonne actrice.

-Je t’aurais bien renversé ma bière sur ta jolie petite bouille mais le gâchis, c’est pas mon truc contrairement à d’autres…

Ouai, les autres, c’est elle. Un petit sourire anime mes lèvres, je ne quitte pas son regard.

-T’es peut-être plus âgée que moi mais tu tires des conclusions bien trop hâtives. Apprends à réfléchir plus avec ta tête qu’avec ta soif de la confrontation.

J’attrape son menton du bout des doigts, rapprochant mes lèvres des siennes sans les toucher.

-Tu m’intrigues petite Owens et tu me plais de plus en plus.

Mon regard passe de ses lèvres à ses yeux plusieurs fois d’affilées avant de rester figé dans ses émeraudes.

-Tu te caches derrière ce mur de glace et pourtant, au fur et à mesure que la conversation s’éternise, j’en apprends un peu plus sur toi. J’ai toujours été bonne au cache-cache pour trouver mes petits camarades de classe.

Je lâche son menton, je recule la tête, posant mes coudes sur le comptoir en laissant mon dos appuyé sur le rebord. Toujours le sourire aux lèvres, je sirote ma bière sous le regard de la brune.

-Pas la peine de me présente, on se reverra et c’est à ce moment que je déclinerai mon identité.

Je pose ma bière sur le comptoir, m’étirant avant de poser délicatement une main sur joue et venir coller mon front au sien.

-T’en fais pas « chérie », on se reverra plus vite que tu ne le crois.

Un petit rire m’échappe. Je reprends ma bière, attrapant son poignet avec ma main libre pour ouvrir la cage dans laquelle elle m’avait enfermée. Je m’extirpe de son emprise, me dirigeant vers mes potes en balançant, amusée.

-Bon courage contre Liberty !
Lexy Sanders
Lexy Sanders
Date d'inscription : 15/12/2015
Mer 13 Avr - 18:09
Et elle s'est évaporée dans la foule me lançant cette ultime phrase qui a, je dois bien l'avouer, attiser d'avantage ma curiosité. Est ce que cette fille est une boxeuse ? Ou simplement une amie de Liberty ? Peut être qu'elle est simplement fan de boxe, ou peut-être pas. Je suis restée un moment assisse au bar, les yeux dans le vague et l'esprit embrumé par ce qu'il venait de se passer. Après ça, je suis rentrée chez moi, et je me suis étalée dans mon lit, j'ai repensé à tout ce qu'elle avait dit. Qu'ai je a protégé. Elle ne le sait pas, mais elle avait la bonne réponse. Mon image ? Non, ça j'en ai toujours eu rien à faire. Mais mon cœur, si. Je l'ai toujours protégé, comme j'ai pu. La meilleure défense, c'est l'attaque. Faire fuir les gens pour qu'ils évitent de me détruire, ça semblait être un bon plan finalement. S'enfermer dans un monde de solitude et de silence. Ne jamais montrer ce que je ressens. J'ai cogité, encore et encore. Cette fille m'a hantée pendant de longues heures, et ses paroles pendant les deux longues semaines qui me séparer du K.O.S. Je ne la connais pas, et pourtant, elle a réussi a me faire me questionner sur moi même.

Allongée sur le carrelage froid des vestiaires, une serviettes fraîche recouvre entièrement mon visage, j'essaye de me convaincre que ce n'était pas un hasard. Cette fille, elle savait qui j'étais, et elle savait qu'on se recroiserait. Et pourtant rien n'était joué pour le combat. J'ai passé tous les tours, et me voilà comme première finaliste pour les femmes. Les cries des fans, les paroles des commentateurs me parviennent par écho. Liberty mène largement son adversaire au point. Mais d'après eux, elle ne cherche pas le K.O. Gagner par décision ? Elle doit sûrement passer de gauche à droite pour éviter les coups, elle doit jouer avec son adversaire, au chat et à la souris. Et pendant ce temps, le chronomètre défile et elle ne prend pas de coup. Elle s'économise pour la final. Elle sait que c'est face à moi que tout va se jouer.

Plongée dans le noir, j'entends un mouvement à ma droite, une fraîcheur perforante me fait me redresser brusquement mais une main puissante et abîmée par le temps saisit mon épaule et me fait redescendre doucement sur le sol. J'esquisse un sourire invisible pour mon « soigneur » et ma main glisse sur la sienne . C'est une poche de glace qu'il vient de poser sur ma hanche malmenée par les trop nombreux coups au corps que j'ai reçus pendant le dernier match.

- Ta hanche est en sale état. Tu vas devoir adopter une garde basse, faut que tu la protège.

Sa voix rauque prend le dessus sur les échos, et elle est bien différente de d'habitude. Habituellement, Ray' a toujours cette sonorité amusée, idiote, ou encore blasée dans la voix, mais pas aujourd'hui. Il semble sérieux, au plus haut point. Daryl a gagné ses matchs, tous par K.O. Et il est également le premier finaliste homme en demi-lourd. Alors, est-ce qu'il y a une pointe de fierté dans la voix du coach ? Sûrement.

Le silence revient pendant plusieurs minutes avant que je sente la serviette glissait lentement vers ma poitrine. J'ouvre enfin les yeux, regardant mon entraîneur d'un air épuisé. Il pouffe de rire avant de saisir ma main pour m'aider à me redresser. Une fois sur mes pieds, je tends ma main droite vers lui comme ci je voulais qu'il prenne celle-ci.

- J'ai une crampe dans cette main depuis le deuxième round du dernier combat. Tu peux regarder ?

Sa tête devient soudainement plus sombre, quoi ? C'est qu'une crampe. Il saisit prudemment ma main et commence à mouvoir chaque doigt comme le ferait un médecin. Son visage perplexe ne me laisse pas indifférente.

- Gaucher.

Lâche-t-il soudainement en passant sa main sur son front.

- Quoi ?

- Style gaucher, ou je vais voir les officiels maintenant pour déclarer forfait.

- Non ! Je ne peux pas gagner en me battant comme gauchère !

- Ta main va se casser si tu frappes ne serait-ce qu'un peu trop fort. Tu n'as pas le choix. Kristen, ce n'est qu'un tournoi. C'est rien d'important !


D'un geste brusque, j'arrache ma main de la sienne me reculant avant d'attraper mes tempes rageusement. Ce n'est pas qu'un tournoi. Liberty est en train de prendre bien trop d'ampleur dans le circuit et elle a fait en sorte que notre match soit déterminant pour la suite. Dès le début du tournoi, elle m'a ouvertement provoqué et.. elle sera bientôt championne amatrice, bientôt pro. Si j'abandonne face à elle, je perdrai ma chance. Et puis, cette fille... Cette fille qui est dans son coin, je ne peux pas abandonner alors qu'elle est là. Non, j'ai une revanche à prendre.

- Bon, ça va, je frapperai de la gauche. Mais j'utiliserai ma droite pour la tenir a distance.

L'homme hoche la tête. Je sais que tu doutes Ray. Je sais que t'as peur, mais ça ira. Je me suis entraînée suffisamment longtemps pour ça. Je suis prête. Même avec une hanche bleue et une main presque cassée, je suis prête. Et peu importe comment je vais devoir m'y prendre,  je vais gagner.


J'ai mal. Une douleur piquante et saisissante. Ma tempe, ma joue et mon arcade me brûlent sans me laisser aucun répit. J'ai l'impression de m'être pris un bus en pleine gueule. Mes yeux sont ouverts, mais j'ai l'impression qu'ils sont recouverts d'un voile blanc. Le coté droit de mon visage est écrasé contre le ring, et mes yeux braqués sur... elle. Cette blonde. Comment est ce que j'ai fait pour l'ignorer aussi longtemps. Les bruits sont étouffés, lointains et pas assez distincts pour que je puisse les comprendre. L'arbitre s'agite devant moi, me montrant ses doigts. 5 ?

- KRISTEN ! PUTAIN ! DEBOUT !

Au sol ? J'ai été mis au sol ? Comment ?

- LÈVE TOI.

L'arbitre me montre six de ses doigts. Et je bouge enfin, plaçant mes gants sur le sol pour me relever. Je serre les dents, ma hanche est vraiment dans un sale état et mon poing... c'est un désastre. À huit, je suis sur mes pieds, je secoue la tête de gauche à droite pour essayer de me remettre de ce knockdown et je remonte ma garde en voyant Liberty revenir à la charge. Son arcade, elle saigne. Au dernier round, j'ai réussi à lui éclater l’œil. Elle a donc moins de visibilité que moi, même si je sens que mon arcade à moi ne va pas résister encore longtemps à ses assauts répétés.


Serre les dents, le round est bientôt fini. Un pas en arrière, et elle arme son crochet. C'est ça qui m'a mis au sol tout à l'heure. Je ne dois pas me le prendre, sinon, c'est le K.O. Je vois le mouvement circulaire se faire, et je l'esquive largement en me penchant, gémissant au passage à cause de ma hanche. Puis, pour récupérer un peu, je l'étreins. Obligeant ainsi l'arbitre à nous séparer. J'ai gagné quelques secondes... Puis la cloche sonne. 

Nous retournons respectivement dans nos coins. Mon regard n'est pas braqué sur Liberty, mais plutôt sur la blonde du festival. Ray et les autres s'agitent autour de moi. Mais je ne leur prête aucune attention. Le regard d'émeraude de la soigneuse improvisée croise enfin le mien, je lui fais un clin d’œil et lui envoie un sourire moqueur des plus significatif. Si ce sourire pouvait parler, il dirait sûrement : « Bonne chance avec son œil. »

Plusieurs claquements de doigts me font revenir sur mon entraîneur, il s'accroupit devant moi, saisissant mes gants.

- Ta main ?

À bout de souffle, je remue légèrement celle-ci, un léger sourire aux lèvres.

- ça va.

Absolument pas en réalité. Je ne la sens plus depuis un bon moment déjà. Mais il ne faut pas qu'il le sache, sinon, il arrêtera le match.

- Bon pour la suite, tu te mets en fausse garde, l'épaule contre le « mur », tu protèges ton visage après un crochet pareil...

- On est à une chute chacune, Ray. Maintenant, c'est le K.O ou l'égalité.

Il baisse la tête en soupirant comme ci je venais de lui mettre ce qu'il ne voulait pas voir en pleine gueule. Je lui mets un léger coup sur l'épaule avec mon poing gauche, lui montrant un sourire assez conséquent.

- Je lui colle un K.O technique dans le prochain round. Son œil. Encore deux coups dessus et les médecins arrêteront le match. Demande un break à l'arbitre. Je vais aller voir sa soigneuse, pour lui demander si elle est en état.

Il hoche lentement la tête puis se relève avant de se diriger vers l'arbitre. Ils discutent quelques seconds ensembles, puis Ray me fait signe qu'il approuve. Alors je me relève, durement, certes et je traîne mon corps malmené jusqu'au coin opposé. En réalité, c'est juste pour les narguer d'avantage. Qu'elle soit en état ou non, elle finira ce match, si on lui en laisse la possibilité du moins.

Elle peut continuer avec son œil ? Ou tu jettes l'éponge pour ta boxeuse ?

Demandais-je en ignorant totalement la combattante. Pour une fois, c'est la soigneuse qui a le plus d’intérêt à mes yeux. J'affiche un léger sourire. Il est temps que cette blonde comprenne qu'il n'est jamais bon de jouer avec nerfs comme elle l'as fait.
Kristen Owens
Kristen Owens
Date d'inscription : 26/12/2015
Ven 15 Avr - 17:03
Kristen Owens, elle va donner du fil à retordre à Liberty, ça c’est sûr. Elle est balèze, je l’ai déjà vu plusieurs fois sur le ring. Liberty l’est aussi, ça sera un beau combat. Je me pointerai plus tôt pour avoir une bonne place de spectateur. Quelle fille intéressante, je me suis bien amusée à ce concert. Le bruit des couverts résonne dans la salle à manger, c’est la seule chose audible. Mon père est face à moi, il ne parle pas, bien trop absorbé par le match de football américain qui passe à la télé. Ça fait une éternité que je n’ai pas entendu sa voix, j’ai l’impression d’être un fantôme qu’il ne voit pas, qui ne l’intéresse pas. J’aimerai lui parler, mais de quoi ? Je ne connais pas vraiment cet homme, il est là sans être là. C’est à cause de lui que je suis sur Terre mais apparemment, il n’en a rien à cirer. Il pourrait me demander comment s’est passé ma soirée d’hier, il ne le fait pas. Est-ce qu’il sait que je suis sortie au moins ? Il n’en a rien à foutre de moi alors bon, qui sait. Pourquoi m’a-t-on donné la vie si c’est pour faire comme si mon cœur ne bat pas ? Je pose mon bol vide dans le lavabo rempli de vaisselle sale. Mon père se laisse aller depuis le divorce. Je ferais les tâches ménagères plus tard, je déteste ça mais bon, on ne manquera de propre si ça continu comme ça. Je soupire avant de me diriger vers la salle de bain. Comme à chaque fois, je passe devant la chambre de mon père, bien trop grande pour lui seule, puis devant celle de ma sœur, entièrement vide. Est-ce que je la reverrai un jour ? Je ne sais pas. Pense-t-elle à moi ? Je soupire, m’en allant prendre ma douche.

Ça fait déjà deux ans que mes parents sont divorcés, le temps passe vite. Moi qui pensais que tout s’arrangerait à son départ… Rien n’a changé, je me sens toujours aussi inutile qu’autrefois. Elle a beau avoir quitté cette maison, elle reste tout de même omniprésente dans ces lieux. Mon père ne l’a jamais oublié, il broie sans cesse du noir, je l’entends pleurer, s’apitoyer sur son sort chaque nuit. Il se sent seul, pourtant il ne l’est pas, je suis là moi, mais il s’en fout. Ce n’est pas moi qu’il veut, c’est sa femme, moi je ne suis rien, juste une ombre. Elle ne reviendra pas papa, elle s’est débarrassée de tout ce qu’elle n’avait plus besoin. Elle attendait ça depuis longtemps j’imagine, le jour où elle pourrait enfin me faire disparaitre de son champ de vision.

Une odeur de transpiration vole dans la salle, le parfum des lieux ne change jamais. Je vois mon amie frapper le sac de sable, elle semble vraiment en colère. Qu’est-ce s’est passé encore ?

-Laisse ce pauvre sac, il ne t’a rien fait… Raconte tout à tata Lexy.

Elle se retourne, je vois son poing partir en direction de mon visage. Je le stoppe avant qu’il me casse le nez. Elle n’a pas changé sa manière de me dire bonjour, il serait peut-être temps d’innover un peu. Un jour, elle va vraiment finir par m’avoir et me casser quelque chose.

-Salut Lex’ ! Putain ça fait chier, mon soigneur m’a lâché au dernier moment. Raaaah ! J’enrage, c’était vraiment pas le jour pour me faire un coup pareil !!!

Je vois, c’était donc ça qui la mettait autant en rogne. Elle ne pourra pas participer sans soigneur et donc, le combat que j’attends depuis un bail ne pourra pas avoir lieu… Et surtout, Liberty ne pourra pas espérer être championne… Je soupire.

-Bon bah j’ai pas le choix j’imagine…

-Je savais que je pouvais compter sur toi !!! Merci Lex’ !

Elle me serre contre elle. J’aime pas les câlins, elle le sait, elle veut juste me faire chier j’imagine. Saleté gamine.

Elle esquive les coups, en porte à son adversaire dès qu’elle voit une brèche dans sa défense. Liberty ne prend pas de risque, elle sait que ce combat n’est rien par rapport à celui qui arrivera juste après. Kristen s’est qualifiée pour la final, Liberty va en faire de même et préfère se la jouer cool dans ce match pour garder le maximum de force pour celui qui l’attend ensuite. C’est une bonne stratégie, même si la fille en face pète un plomb. Ça doit être rageant d’affronter quelqu’un qui ne se donne pas à fond. La cloche sonne, c’est fini, Liberty a gagné sans trop de difficultés.

Je tends mon poing en direction de la gagnante, le tchek habituel qu’on a l’habitude de faire lorsque l’une de nous gagne quelque chose. Je monte sur le ring, l’asseyant sur le coin, enlevant ses gants pour voir l’état de ses mains. Ça a l’air d’aller, je regarde son visage, elle n’a pas pris de coups trop puissants alors ça va aussi. Je lui tends de l’eau bien fraiche histoire qu’elle se réhydrate, puis j’éponge son visage avant d’aller lui faire un massage dans le dos.

-T’es vachement tendue Lily… Allez, t’en fais pas, ça va le faire, tu vas la battre, je crois en toi !

Elle est là, Kristen. Je la fixe, un sourire s’affiche sur mes lèvres sans que je puisse rien y faire. J’ai envie de rire mais je m’abstiendrai. Je lui avais bien dit qu’on se recroiserait vite, même si je comptais être dans le public. Je lui fais un petit coucou de la main avant que les commentateurs commencent à annoncer les finalistes et blablater pour mettre un le show. La cloche finit par sonner, le combat est lancé. Mon regard reste sur cette brune qui m’intrigue tant. Elle n’est pas dans son état normal pour frapper avec sa main gauche, et ce bleu sur sa hanche… Dommage, ça ne s’annonce pas très bon pour elle. Liberty a dû remarquer sa hanche, pour sa main, je n’en sais rien mais en tout cas, mon amie ne cherche pas à attaquer là où Kristen est blessée. Elle a toujours été comme ça, c’est peut-être ce qui la fera perdre.

Je reste silencieuse, le public s’emballe, c’est rare de voir Owens au sol. L’arbitre compte, je ne prends pas garde au chiffre qu’il prononce, elle va se relever. Ses émeraudes fixent les miennes, elle n’abandonnera pas, ses yeux ressemblent à ceux d’un prédateur. Elle ne baissera pas les bras tant qu’elle n’aura pas achevé sa proie. Le prédateur est déjà blessé, mourra-t-il avant d’abattre sa proie ?

- KRISTEN ! PUTAIN ! DEBOUT ! LÈVE TOI.

Son entraineur compte beaucoup sur Kristen, je l’avais déjà remarqué lors des matchs précédents. Ils ont l’air proches et dans les yeux de cet homme, je peux voir qu’il tient énormément à sa combattante, il croit en elle. La brune se relève, j’observe un instant Liberty. Cette dernière sourit, elle voulait que le combat continu, elle a trouvé quelqu’un à sa hauteur. Finalement je me suis trompée, c’est un combat entre deux prédateurs.

La cloche sonne, le round est terminé, Liberty prend place dans son coin. Son souffle est lourd, elle commence à fatiguer et contrairement au match précédent, elle est bien amochée. Son arcade saigne et n’a pas l’air de vouloir stopper l’hémorragie. Tsss, Kristen ne l’a pas loupé sur ce coup… Je me retourne vers l’adversaire qui ne se prive pas pour montrer sa fierté par rapport à ce coup. Sale gosse. Je lui fais un fuck puis sans plus tarder, j’enlève les gants de mon amie, lui tendant une bouteille d’eau ainsi qu’un sceau. Puis pendant qu’elle reprend son souffle, je m’occupe de son œil, je n’ai pas beaucoup de temps avant le prochain round, il va falloir être rapide.

-Garde ton œil fermé.

Si le sang rentre dans l’œil, elle peut le perdre. J’essuie comme je peux le liquide rouge avec une compresse, désinfectant à la va vite la plaie, puis je lui mets des sutures adhésives. Ça ne tiendra pas longtemps mais c’est mieux que rien.

-Fais attention à ton œil, il n’est vraiment pas dans un bon état…

-Tu t’inquiètes pour moi Lex’ ? Comme c’est mignon !

-Bah ouai ! Je n’ai pas envie que tu ressembles à un vieux pirate !

Elle me pince la joue. Ça veut dire que ça ne va pas trop mal, j’espère que ça va bien se passer. J’ai un mauvais pressentiment…

-Elle peut continuer avec son œil ? Ou tu jettes l'éponge pour ta boxeuse ?

Ce petit sourire… je vois. Ce n’est pas seulement un combat entre deux boxeuses, cette fille ne compte pas laisser l’œil de Lily tranquille. Si elle s’acharne comme ça c’est de ma faute, elle va défoncer Liberty parce que je l’ai provoqué au concert. Tsss, quelle merde ! Je me relève, la regardant droit dans les yeux. Tu veux jouer ?

-Et toi ? Tu peux continuer avec ta main ? Je parle de la droite bien sûr. Un coup et ça casse, non ?

Je lui rends son sourire avant de revenir vers mon amie. Ce n’est pas à moi de choisir si Liberty doit continuer ou non, elle est assez grande pour le faire seule. Et son regard répond parfaitement à cette question. Elle continuera, même si elle doit perdre un de ses yeux. La boxe, c’est toute sa vie. Seulement… Je prends un air sérieux avec le ton qui va avec.

-Si ça recommence à saigner, promet moi d’abandonner.

-Non, tu sais très bien que je n’abandonnerai pas.

-Arrête de faire ta tête de con. Je te promets qui si ce n’est pas toi qui abandonne, je le ferai à ta place, si l'arbitre ne le fait pas avant !

-Si tu fais ça, je…

Je lui coupe la parole.

-Sa main droite. Si tu vois qu’elle s’attaque à ton œil, attaque-toi à sa main droite.

Je quitte le ring, fusillant du regard la brunette. Cette histoire va mal se terminer… La cloche sonne, le combat reprend.
Lexy Sanders
Lexy Sanders
Date d'inscription : 15/12/2015
Ven 15 Avr - 19:44
-Et toi ? Tu peux continuer avec ta main ? Je parle de la droite bien sûr. Un coup et ça casse, non ?

Je me retiens de siffler entre mes dents, elle a l’œil cette gosse. Plus que Liberty en tout cas. Un changement si soudain de style est toujours, ou presque lié à une blessure. Je leur tourne le dos, retournant dans mon coin. C'est déjà trop tard pour elle de toute façon. Cette reprise sera la dernière.
Elle a encore le choix ; elle tombe, ou elle saigne.

De retour sur le petit tabouret, j'expire bruyamment laissant ma tête se poser sur le poteau métallique. Je croise le regard de Daryl, qui ne devrait pas être là, mais il a insisté pour m'assister. Il me sourit plaçant le goulot de la gourde entre mes lèvres, sans quitter mes yeux, il m'hydrate puis je crache dans le sceau prévu à cet effet. Ce qui s'échappe d'entre mes lèvres et un mélange épais d'eau et d'hémoglobine. Je ne pensais pas avoir autant de sang dans la bouche. C'est dur à reconnaître, mais Liberty est une bonne combattante.

- Fais le.

Lâchais-je en me relevant, voyant l'arbitre revenir au milieu du ring. Daryl comprend, les autres, non. Ils semblent tous un peu perdus, et je sens une dose immense d'appréhension derrière moi. Ray, et les autres, ils savent pertinemment que je suis capable de devenir incontrôlable. Et c'est ce qui va se passer, je le sais.


Volontairement, je n'ai pas remis mon protège-dent. Parler avec ce truc, c'est plus que difficile. Pour la provoquer, il faut que je puisse articuler. En face d'elle, une garde haute pour elle. Une garde basse pour moi. Quand la cloche sonne, je recule rapidement, un coup puissant frôle ma joue. Je vois. Elle veut en finir rapidement pour être sûre que son œil ne la lâche pas. Les commentateurs s'excitent sur leur micro, ils commencent à hurler comme des porcs en voyant les esquives de l'une et de l'autre. Le temps passe, et elle se fatigue de plus en plus. Elle grimace sans même que je la touche. Son œil doit vraiment être en train de la tirailler. Je recule encore et encore, m'éloignant d'elle le plus possible. La présence de la corde contre ma peau brûlante me fait réagir. J'ai trop reculé. Elle avance, réduisant la distance. Vas-y, jette-toi dans la gueule du loup.

Changement de position rapide, je ramène mon poing droit devant. Reprenant mon véritable style. C'est un risque. J'ai prévu de me faire mal de toute façon alors allons-y.

-Kris ! Non !

J'entends Ray qui s'agite. Des bruits métalliques, des choses qui tombent. Il cherche l'éponge. Je ne prends pas la peine de me retourner, je sais que Daryl l'a balancé sous le ring avant la reprise. Liberty a compris. La blonde a dû la prévenir. Ça va faire encore plus mal que prévu alors...

- Frappe moi. Qu'est ce que t'attends?

Demandais-je tout bas, plongeant mon regard dans celui de mon adversaire. Les muscles de sa mâchoire se contractent rageusement. J'ai à peine le temps de faire un demi pas en avant qu'un crochet parte. Je le contre avec mon bras gauche, balançant un direct du droit en pleine face. Je serre les dents, retenant un gémissement de douleur. Elle recule petit à petit. J'alterne entre droite et gauche, coups au corps puis coup en plein visage. Je ne vise pas spécialement l’œil, pas pour le moment.

Avec un jeu de jambe rapide, j'essaye de l'étourdir. Je me prends quelques coups, puis l'un d'eux me fait suffoquer. Le plexus. C'est considérer comme un coup bas. L'a t-elle fait exprès ? Je tousse légèrement, crachant le sang qui provient sûrement de mes gencives. L'arbitre pose sa main sur mon épaule, j'hoche la tête de droite à gauche pour lui faire comprendre que je ne compte pas abandonner. Mes yeux retournent sur Liberty, elle est bout de souffle. Mais elle est toujours coincée dans le coin. Appuyée contre le poteau. Rester ici, c'est clairement du suicide. L'arbitre recule, annonçant la fin du temps mort. Finissons-en. Je n'aime pas quand un combat s'éternise. Après une profonde inspiration, je remonte ma garde et réduis rapidement la distance entre Liberty et moi. Elle m'a vu venir et elle a bougé, s'écartant un peu du coin. Tant pis, ce ne sera pas aussi spectaculaire, mais ça aura le même effet. Le plastique de son gant rencontre mes lèvres. Ma tête part violemment en arrière. Mais je ne tombe pas. Non, le voilà, le second souffle. Mon adversaire replace sa garde, une garde haute. L'un de ses poings et collé à son œil blessé. Mauvaise idée.

Un coup au corps puissant du gauche qui fait descendre sa garde, puis un crochet puissant du droit qui fait éclater son œil de nouveau, elle vacille, mais ne tombe pas. Je sens qu'il y a quelque chose en moi qui brûle. Tombe. Tombe. Tombe.

- Couche-toi.

Murmurais-je de façon presque inaudible. Il faut qu'elle tombe. Les médecins sont encore en train d'hésiter alors que son œil pisse le sang. Dans quelques minutes, le ring sera rouge. Ce match devrait déjà être fini. Ils ne semblent pas bouger. Je vais la tuer s'ils ne font rien. Durement, elle reprend ces appuis. Et je sens mes pupilles se dilater. Sans aucune garde et d'un pas lent, je m'avance vers elle. J'entends les cris de Ray qui me demande de m'arrêter. Non. Il faut qu'elle tombe, qu'elle soit inerte au sol. Non. On peut éviter ça. On peut..

- Liberty, arrête, abandonne ou couche toi, mais...

Un direct en pleine gueule me coupe la parole. Je recule, posant par reflex mon gant sur mon visage. Ça ne ressemble plus à un combat dans les règles, mais plus a un combat de rue. Si c'est ce qu'elle veut.... Je reviens à la charge, profitant de mon élan pour lui coller un puissant uppercut sur la pointe du menton. Sa tête part brusquement en arrière et son corps se retrouve projeté dans les cordes. Mes pas sont lourd et lent, je vais la tuer. Si c'est ce qu'elle veut.

Puis, mes pieds se décollent du sol, et mon corps est étreint par une force incroyable. Logiquement, je me débats, essayant de retrouver la terre ferme pour finir ce combat.

C'est fini Kris, c'est fini...

Me chuchote une voix masculine rauque, mais incroyablement douce. J'arrête tout mouvement, et je sens le ring sous mes pieds. Mes yeux vont sur Liberty. Elle est toujours debout. Mais les médecins l'entourent, et à l’unanimité, ils décident d'arrêter le combat. La moitié de son visage est recouvert de sang et sans son protège-dent, je lui aurai sûrement brisée quelques dents. Je suis déclaré vainqueur par K.O technique. L'arbitre lève mon bras, la foule est en délire. C'était un beau combat, mais c'est loin d'être fini et je le sais. Mon équipe remballe le matos et Ray reste silencieux en m'aidant a retourner au vestiaire. Nous traversons les longs couloirs, puis une fois devant la porte. Je tends mes mains à Ray pour qu'il enlève mes gants.

- Je voudrais rester seule. Juste un peu.

Sans un mot, il acquiesce d'un signe de tête et défait les attaches des gants. Il m'ouvre la porte, j'entre et il l'as referme derrière moi. J’entends qu'il s'éloigne, et je me laisse tomber sur l'un des bancs. J'essaye de retrouver mon calme, fixant le plafond. J'ai mal. Putain, c'que j'ai mal. Plusieurs minutes s'écoulent, puis je me redresse, criant légèrement à cause de ma hanche. J'attrape un sceau qui traîne là, et je le remplis d'eau glacée, j'ouvre la glacière, prenant le plus de glaçons possible pour les mettre dans l'eau. Il faut que je plonge ma main. Mais... le gant.

Je coince mon gant gauche entre mes cuisses avant de tirer le plus fort possible pour extraire ma main de là. Le bandage autour de celle-ci n'a pas trop bougé, et ma main est en bon état. J'attrape une serviette propre, et je la coince entre mes dents. Je positionne ensuite mon gant droit entre mes cuisses pour refaire la même chose. Mais là, je sais que ce ne sera pas aussi évident. J'écrase la serviette entre mes dents le plus possible avant de tirer un coup sec. Je me mets à hurler, tombant même du banc à cause du spasme de douleur. Ma main tremble, elle est violacée et j'ai bien du mal à bouger ne serait-ce qu'un seul de mes doigts. J'esquisse un sourire, sûrement nerveux. Et sans attendre, je remonte sur le banc, ramenant le sceau à moi pour y plonger ma main. Le froid me pique, et semble même me brûler. Mais c'est nécessaire. Je détache mes cheveux avec ma main gauche puis positionne cette même main sur mon front pour maintenir ma tête.

Dans ce vestiaire, il n'y a aucun bruit mis a part ma respiration lourde, et le bruit des glaçons qui heurtent les parois du sceau lorsque j'essaye de mouvoir ma main. Et comme sortis de nuls parts, je perçois des pas, rapide, et qui ne semble pas de très bons augures pour moi. Je ne bouge pas. Je savais qu'elle viendrait de toute façon. Ce serait trop dur pour elle de ne pas venir mettre son nez dans les affaires des autres.
Kristen Owens
Kristen Owens
Date d'inscription : 26/12/2015
Lun 18 Avr - 14:24
Malgré la fatigue qui envahit leur corps, elles sont encore capables d’esquiver les coups, de donner dans la puissance dans chacun d’eux, de nous offrir un spectacle grandiose. Le public est en folie, les commentateurs aussi, moi, je reste calme, analysant les postures, le moindre mouvement des deux combattantes. Liberty s’épuise à vue d’œil, Kristen la fait bouger dans tous les sens, elle mijote quelque chose, je le sens. La brune change de posture, remettant son poing droit devant. Je serre les miens, Liberty est trop crevée pour encaisser d’autres coups, elle va flancher. Et son œil, il a l’air de lui faire atrocement mal. Ne touche pas à sa blessure Owens, bats-toi à la loyale !

Les coups s’enchainent, mon amie subit dans un premier temps puis arrive à décrocher un coup. La respiration de Kristen est coupée, Liberty ne profite pas de ce moment pour la taper. Elle doit s’en vouloir d’avoir frappé à cet endroit, ce n’est pas son genre de faire ça. Tu n’as trouvé que cette solution pour reprendre ton souffle, n’est-ce pas Lily ? Appuyée contre le poteau, elle cherche désespérément à remplir ses poumons d’air et à se ressaisir afin de décrocher la victoire contre Kristen. Mais le combat n’est pas gagné d’avance, la brunette rapplique et ce qui devait arriver, arriva.

Le ring est tapissé de rouge. Elle saigne, Liberty saigne. Le poing serré, mon bras tremble. Je n’ai pas peur, loin de là, j’ai envie de rentrer sur le ring et défoncer cette brunette qui fait face à mon amie. Quand on s’en prend à mes potes, je suis obligée de m’en mêler, c’est comme ça, j’ai toujours eu ce côté protecteur pour ceux qui arrivent à se faire une place dans mon cœur.

-Abandonne Liberty !

Elle ne m’écoute pas. Son poing rencontre le joli minois de Kristen qui vacille en arrière. Ces animaux ont totalement perdu la raison, ils ont carrément retrouvé leur état sauvage. Les règles ne semblent plus exister, elles veulent juste faire tomber l’autre et qu’elle ne relève plus. Si c’est pour se battre de cette manière, inscrivez-vous aux combats de rues ! Owens riposte, mon amie se tient désormais aux cordes, son visage est rougi par le sang. Les médecins vont rappliquer, s’ils ne le font pas, c’est moi qui m’interposerai dans ce combat. Le regard de Kristen est noir, si elle continue, elle va tuer Lily. Cette fille n’a-t-elle aucune limite ? A quoi bon encore se battre puisqu’elle a déjà gagné ? Elle ressemble à une bête assoiffée de sang. Pourquoi Kristen ? Je suis sûre que tu vaux mieux que ça.

Le combat est terminé, c’est la folie dans le public, les commentateurs n’arrêtent pas de dire que ce combat était magnifique. Magnifique ? Tsss, vous êtes tous débiles. C’est la boxe bordel ! Pas un vulgaire combat de rue ! Je la vois s’éloigner vers les vestiaires, moi je reste avec Liberty un moment. Les médecins la soignent comme ils peuvent, elle va devoir aller à l’hôpital pour des points de sutures. Elle ne dit rien, ne me regarde pas, elle fixe le sol, silencieuse. Je soupire.

-Fais pas cette tête Lily ! Tu gagneras la prochaine fois.

Ses yeux rencontrent les mieux, elle se force à sourire. J'ai toujours été nulle pour consoler les gens, je suis vraiment inutile. Je me sens triste, j’aime pas la voir comme ça, je n’ai pas l’habitude de la voir dans cet état. Je me retourne, me dirigeant à mon tour vers les vestiaires. Tu ne t’en tireras pas comme ça Kristen.

-Lex’, laisse tomber, c’est rien !

-Tu me connais pourtant Lily...

Elle m’aurait sûrement arrêté si elle avait encore la force de bouger. Sur le chemin, je croise ce mec qui croit dur comme fer à Owens, je regarde droit devant moi, sans porter grande importance à l’entraineur. Sait-il que je vais voir sa boxeuse ? Peut-être, mais il ne m’arrête pas en tout cas. Arrivée devant la porte, je donne un coup de pied dedans. Elle s’ouvre pour laisser place à des vestiaires plutôt propres. Je rentre sans même demander la permission, les mains dans les poches, je m’assois face à Kristen, sur un banc. Aucune expression n’est lisible sur mon visage. Mon masque tient encore, il retient ma colère. Mes yeux fixent les siens.

-Pourquoi tu fais de la boxe ? Pour te défouler ? Pour extérioriser toute l’agressivité dont tu peux faire preuve ?

Je soupire.

-Le chien de garde s’est transformé en bête sauvage. Je l’ai vu dans tes yeux, tu étais prête à la tuer.

Je me relève, me rapprochant d’elle lentement.

-Au début, tu voulais gagner contre elle parce que je t’avais cherché, n’est-ce pas ? Tu voulais lui faire mal parce que j’ai osé te provoquer au concert. Après, tu as perdu cette directive, tes poings voulaient plus de contacts, plus de sang.

Mon poing vient s’écraser contre le mur derrière elle, frôlant sa joue gauche. Mon front plaque brusquement contre le sien. Mes émeraudes ne lâchent pas les siennes.

-Je n’aime pas qu’on s’en prenne à mes amis. Si t’as un problème avec moi, viens me voir directement au lieu de passer tes nerfs sur les autres.

Même après avoir vu le combat et sa personnalité bestiale, je n’ai absolument pas peur d’elle. Etrange ? Peut-être. Je me redresse avant de lui foutre une bonne grosse claque sur la joue.

-On va dire que ce sera tout pour aujourd’hui microbe. T’es en piteux état, je ne vais pas m’attaquer à plus faible que moi quand même.

Je reste avec ce regard dénué d’émotion. La bête sauvage va-t-elle se réveiller pour un dernier round ?
Lexy Sanders
Lexy Sanders
Date d'inscription : 15/12/2015
Ven 22 Avr - 21:34
Un coup brutal, un fracas et la porte s'ouvre sur une blondinette au visage si neutre que je pourrais presque en être effrayée, presque. Je relève mon regard tirait par la fatigue vers elle. Comme je l'avais prédit la voilà face à moi avec un visage dès plus fermé. Que me veut-elle ? Elle va me faire la morale ? C'est le monde a l'envers. Quoi qu'honnêtement, je sais que j'ai déconné. Calmement, elle s'assoit face à moi. Je l'observe, silencieuse. J’entreprends de frotter mon front à l'aide de ma main, je commence a ressentir le contre coup de l'effort.

-Pourquoi tu fais de la boxe ? Pour te défouler ? Pour extérioriser toute l’agressivité dont tu peux faire preuve ?

Encore une fois, elle trouve la vérité, mais elle ne le saura pas. Extérioriser, c'est pour ça que j'ai commencé. Mais tout a changé avec l'amour du sport. Bêtement, je pouffe de rire, et elle soupire.

-Le chien de garde s’est transformé en bête sauvage. Je l’ai vu dans tes yeux, tu étais prête à la tuer.

La revoila à la charge. Quand comprendra-t-elle que m'insulter ne fait qu'empirer les choses ? Je me redresse légèrement, toujours assise sur le banc. Elle s'approche lentement. Que puis-je faire d'autre que de rester assise de toute façon ? Mon corps me fait clairement comprendre que c'est le revers de la médaille.

-Au début, tu voulais gagner contre elle parce que je t’avais cherché, n’est-ce pas ? Tu voulais lui faire mal parce que j’ai osé te provoquer au concert. Après, tu as perdu cette directive, tes poings voulaient plus de contacts, plus de sang.

Qu'est-ce que tu peux bien en savoir ? T'es pas si douée que ça pour démasquer les gens. J'arque un sourcil à ses dires. Je remue doucement mon bras pour faire bouger ma main qui est plongée dans l'eau gelée. Ses paroles m’atteignent étrangement. Est ce à cause de la fatigue ? Ou est-ce que je n'ai pas la conscience tranquille ? La glace n'est plus aussi solide après tant de coups .

J'essaye de rassembler les pièces du puzzle pour savoir pourquoi j'ai cette impression si inhabituelle pour moi de mal-être. Un claquement, un frôlement et je reviens à moi, levant rapidement les yeux vers elle. Bordel, elle est plus proche que ce que je pensais. La présence brusque de son front contre le mien, me fait froncer les sourcils. Elle profite bien trop de mon état de faiblesse.

-Je n’aime pas qu’on s’en prenne à mes amis. Si t’as un problème avec moi, viens me voir directement au lieu de passer tes nerfs sur les autres.

J'en ai déjà marre de ces discours de preux chevalier à deux balles. Je m'apprête a me relever pour la faire reculer, puis un mouvement fend l'air et vient s'abattre sur ma joue. Qu'est-ce que c'était que ça ? Ma joue me pique et me brûle. Est-ce qu'elle vient de me gifler ? Des coups, j'en ai reçu, un bon nombre, sûrement incalculable depuis tout ce temps. Mais une gifle …

-On va dire que ce sera tout pour aujourd’hui microbe. T’es en piteux état, je ne vais pas m’attaquer à plus faible que moi quand même.

Je baisse la tête, regardant mes pieds. Ça me pique tellement, c'est tellement humiliant. Je reste ainsi pendant quelques secondes, qui me semblent interminables. J'expire lentement, tout en identifiant mes options. Je ne peux pas la frapper. Je ne peux pas, parce que je pourrais perdre ma licence, et je ne suis définitivement pas en état de me battre.

Bon... Soupirais-je en serrant les dents pour me relever. De toute ma hauteur, je l'observe, de haut en bas. En parlant de hauteur, elle fait ma taille cette gamine, ou presque du moins. Je plante mon regard dans le sien, la toisant d'un air tout aussi dénué d'émotion que le sien.

Tu vas la fermer et m'écouter. On va faire le point.

Sans la quitter des yeux, mes doigts se posent sur les bandes qui entourent mes mains et je les défais prudemment pour ne pas me faire d'avantage mal. Puis je reprends, sereinement.

TU es venu me voir lorsque j'étais au bar, TU m'as parlé comme une merde, TU m'as rabaissé pour une raison que j'ignore encore aujourd'hui, et pour finir TU t'amuses avec moi, alors que je ne t'ai absolument jamais rien demandé. Alors dis moi, jeune inconnue, c'est quoi ton putain de problème ?

J'arrache nerveusement les derniers lambeaux de tissu et le jette dans un coin, sans prêter d'avantage attention à cette merde. Intérieurement, je suis en ébullition. Cette fille me rend dingue. Depuis le début, elle s'acharne sur moi, essayant de m'énerver et maintenant qu'elle a réussi, elle va se plaindre ? Putain, c'est le monde à l'envers.

- Le monde ne tourne pas autour de toi, tu sais ? « Je », « je »,  « je »... T'as rien d'autre à dire ? Pourquoi tu parles de toi, toujours de toi ?

Je m'approche légèrement d'elle, posant ma main gauche sur son épaule, comme si je m'apprêtais à la réconforter ou une connerie du genre. Puis d'une voix qui se veut douce, et presque compatissante...

- T'es seule, et tu l'es encore plus que je le suis. Bien joué, j'pensais pas ça possible.

Je retire ma main lentement, la laissant glisser puis retomber contre mon corps. Puis je me tourne, regardant le sceau, comme aspiré par le mouvement lent et hypnotisant des bouts de glace.

J'ai dit a Liberty de lâcher l'affaire. Sa réponse ? Un coup en pleine gueule. Ne te dérange surtout pas pour me juger, tu le fais si bien. Arrête-toi aux apparences, t'as raison, c'est ce que les idiots font.

Un frisson parcourt mon échine, il y a cette petite voix intérieure imaginaire, que certain appelle « conscience » qui essaye de me convaincre que j'ai mal agi, et je n'aurai même pas dû penser à cette blonde pendant le match. Alors oui, je voulais me venger, mais pas à ce point. Je ne suis pas sanguinaire, c'est faux, plus que faux. Et comme pour la faire taire, j’envoie valser le sceau d'un coup de pied brutal. Il percute le mur et laisse un bruit métallique affreux emplir la pièce.  

Je sais même pas qui t'es, ni même ce que tu me veux. T'es juste une fille lambda qui veut qu'on la remarque. Parce que personne n'as jamais vraiment fait attention à toi ? Parce que t'es en recherche constante de reconnaissance ? Un « Salut, ça va ? » aurait suffit pendant le festival. Je n'avais pas besoin d'entendre toutes ces choses si déplacées. Même si tu ne mérites pas ce que je vais dire ; j'suis sûre que t'as bien plus a offrir aux gens que ton attitude de gamine paumée qui emmerde les gens pour se sentir exister.

Mon corps pivote de nouveau vers le sien, fixant de nouveau mes émeraudes dans les siennes. Je ne sais toujours pas qui elle est, mais finalement, ça n'a pas d'importance. Je ne compte pas la revoir. J'ai parlé. Beaucoup trop. Alors maintenant, il ne faut plus que je m'expose. Et le meilleur moyen, c'est de ne plus jamais croiser cette si jolie fille, qui sans langue, aurait été parfaite.

Je crois qu'on en a fini. Dégage maintenant.
Kristen Owens
Kristen Owens
Date d'inscription : 26/12/2015
Ven 5 Aoû - 23:55
Etre dans l’incapacité de riposter doit être une torture pour la brunette. Je profite de sa faiblesse, je ne vaux pas mieux qu’elle au final. Mais je me devais de le faire, de la frapper, de lui montrer dans quel état elle est, de lui montrer que même elle peut être en position de faiblesse. Que la bête sauvage peut perdre face à une autre dans son genre. Une bête sauvage… Suis-je moi aussi une bête sauvage ? Non, mon raisonnement est incorrect. Je suis plus comme un charognard, un animal qui se nourrit de proies déjà mortes. Je ne vaux pas grand-chose.

-Bon... 

Je la regarde dans les yeux. Elle est grande, je l’avais déjà remarqué au concert. Pourquoi prends-tu cette expression semblable à la mienne ? Pourquoi caches-tu tes sentiments ? Tu n’as pas besoin de le faire. J’aime voir la rage, la haine, le bonheur, la joie, l’espoir dans les yeux des gens car dans les miens, dans mes vrais yeux, il n’y a plus rien. Quelles émotions m’appartiennent ? Je n’en sais rien, ma principale source d’émotion réside dans les masques.

-Tu vas la fermer et m'écouter. On va faire le point.

Je soupire. Elle pourrait dire les choses plus gentiment tout de même. Enfin bon, elle doit être énervée malgré le visage qu’elle arbore. J’écoute, patiemment.

-TU es venu me voir lorsque j'étais au bar, TU m'as parlé comme une merde, TU m'as rabaissé pour une raison que j'ignore encore aujourd'hui, et pour finir TU t'amuses avec moi, alors que je ne t'ai absolument jamais rien demandé. Alors dis moi, jeune inconnue, c'est quoi ton putain de problème ?

Susceptible en plus d’impulsive ? Alala, tout ce blabla pour me faire un résumé du passé ? Je connais déjà cette histoire alors quel est l’intérêt de m’en faire le récit ? Par contre, je n’ai pas le même point de vue qu’elle sur la chose. Je lui ai parlé comme une merde ? Sait-elle réellement ce que ces mots signifient ? Pourquoi lui aurais-je parlé de la façon dont ma propre mère me parle ? Elle m’intriguait, elle m’intrigue toujours d’ailleurs, je dois donc satisfaire ma curiosité et pour cela, je cherche la boxeuse pour trouver les réponses à mes interrogations. Pourquoi cette fille m’intrigue autant ? Parce qu’elle cache quelque chose, tout comme moi ?

-Le monde ne tourne pas autour de toi, tu sais ? « Je », « je »,  « je »... T'as rien d'autre à dire ? Pourquoi tu parles de toi, toujours de toi ?

Le monde ne tourne autour d’aucun individu, nous ne sommes que de vulgaires insectes et rien d’autre. Je parle beaucoup de moi ? Je ne pense pas. Je ne vais pas parler du pape alors que cette conversation ne concerne qu’elle et moi. Je parle autant d’elle que de moi et un peu de Liberty. Je devrais parler davantage de mon amie, c’est d’ailleurs parce que mon amie est en sang que je suis venue. Pourtant, la conversation a fini par tourner autrement. Le contact de sa main sur mon épaule est doux, ses mots le sont beaucoup moins.

-T'es seule, et tu l'es encore plus que je le suis. Bien joué, j'pensais pas ça possible.

Oui, c’est ce que j’ai sous-entendu à notre première rencontre. Bravo pour ta perspicacité gamine ! Sa remarque m’a-t-elle touchée ? Je n’en sais rien. La solitude est depuis toujours, partie intégrante de ma vie. Je m’y suis faite.

-J'ai dit a Liberty de lâcher l'affaire. Sa réponse ? Un coup en pleine gueule. Ne te dérange surtout pas pour me juger, tu le fais si bien. Arrête-toi aux apparences, t'as raison, c'est ce que les idiots font.

Les apparences sont souvent trompeuses, je connais le dicton. Alors quoi ? Tu ne te considères pas comme une bête sauvage ? Alors dis-moi qui tu es. Les glaçons glissent sur le sol, une rivière se forme dans les rainures du carrelage alors qu’un bruit de métal envahit la pièce. Encore un coup ? N’en n’a-t-elle pas donné suffisamment aujourd’hui ?

-Je sais même pas qui t'es, ni même ce que tu me veux. T'es juste une fille lambda qui veut qu'on la remarque. Parce que personne n'as jamais vraiment fait attention à toi ? Parce que t'es en recherche constante de reconnaissance ? Un « Salut, ça va ? » aurait suffit pendant le festival. Je n'avais pas besoin d'entendre toutes ces choses si déplacées. Même si tu ne mérites pas ce que je vais dire ; j'suis sûre que t'as bien plus a offrir aux gens que ton attitude de gamine paumée qui emmerde les gens pour se sentir exister.

Me faire remarquer ? Me sentir exister ? En recherche de reconnaissance ? Je lève la tête, observant le plafond. C’est drôle, elle émet de nombreuses hypothèses qui auraient un sens à ma vie. Cependant, ma vie n’a jamais eu de but. Je ne suis qu’une ombre qui finit par s’effacer quand la lumière n’est plus. Je soupire puis j’affronte de nouveau son regard, essayant de comprendre les émotions qui en émanent.

-Je crois qu'on en a fini. Dégage maintenant.

Je ne bouge pas, je ferme les yeux, me remémorant chacune de ses phrases, retenant les mots clés de chacune d’elles. Elle me voit comme une emmerdeuse, une fille totalement seule qui cherche à se rendre visible en faisant chier son monde. Soit.

-Tu as raison sur toute la ligne.

Mes paupières laissent place au vert de mes yeux, comme les rideaux d’un théâtre qui annonce le début d’une pièce, une fois ouverts. Ma voix est calme, mon expression toujours aussi neutre que d’habitude.

-Je suis seule, je l’ai toujours été et je cherche constamment la merde aux gens pour montrer que j’existe, pour attirer l’attention. Je parle de moi parce que personne ne le fait. Je n’ai rien d’autre à offrir que mon attitude de gamine paumée.

Je pose délicatement ma main sur sa joue, joue qui a reçu une bonne claque par cette même main. Mon regard rivé dans le sien, je reprends sur un même ton.

-« Arrête-toi aux apparences, t'as raison, c'est ce que les idiots font. »

Ma main caresse doucement sa peau et revient se positionner près de mon corps. Elle n’en a peut-être pas conscience mais je n’arrête pas d’analyser chacun de ses mots, chacun de ses mouvements, chaque trait qui s’étire sur son visage pour modeler une nouvelle expression. Tellement de sentiments s’entrechoquent dans ce corps, dans ces coups qu’elle a du mal à contenir, à contrôler. Tous les mots que j’emploie, tous les masques que je revêtis, toutes mes actions ont une importance pour déceler le trésor caché de la carte face à moi.

-Tu me dis de dégager et pourtant, tu me provoques en me traitant d’idiote ? Au fond, tu ne veux pas que je m’arrête là, tu veux que je trouve ta véritable apparence.

Emettre des hypothèses et observer toutes réactions, voilà comment démasquer quelqu’un.

-Je ne te juge pas, je fais seulement un constat de ce que j’ai pu, pour le moment, observer du joli spécimen que tu es.

Mon attention se porte sur le petit contact qu’un glaçon à la dérive provoque sur mon pied. Je le ramasse, l’installant dans la paume de ma main et le regardant fondre lentement.

-Tu ne me verras plus. C’est ce que tu aimerais m’entendre dire ? Pourtant, c’est impossible. La vie est une garce imprévisible.

D’un geste brusque, je balance le reste du glaçon dans la poubelle près de la porte. PANIER ! J’ai pas trop perdu en basket. Ça fait longtemps que je n’ai pas fait un p’tit match avec la bande… Etirant tous les muscles de mon corps, je rejoins la porte, saisissant la poignée.

-J’envie tes yeux.

La porte se ferme calmement, mes pas s’éloignent des vestiaires, direction Liberty. Kristen, nos yeux se ressemblent en apparence, mais les tiens sont tellement vivants… Un soupire m’échappe alors qu’un petit sourire se dessine sur mes lèvres.
Lexy Sanders
Lexy Sanders
Date d'inscription : 15/12/2015
Lun 8 Aoû - 20:26
Une fracture du cinquième métacarpien et me voilà en convalescence pour un mois. Incapable de me servir de ma main droite, incapable d'aller au gym, interdite de toutes activités sportives et obligées de supporter mes parents et leur allées venu dans ma chambre pour vérifier comment je me sens. Ils sont "mignons", mais autant d'inquiétude est une perte de temps, c'est vrai que c'est douloureux, mais pleurnicher n'est définitivement pas mon genre alors je prends simplement sur moi. Voilà déjà deux semaines que ma main et mon poignet sont pris dans un plâtre. Deux semaines sans mettre de gants, deux semaines en repensant à toute cette histoire. Quelle plaie. Adossée contre la rambarde du balcon privatif dont je dispose à côté de ma chambre, je me convaincs intérieurement que tout ira bien, un peu de rééducation et les douleurs n'existeront plus. Cette quiétude est soudainement brisée par la venue discrète de ma mère qui braque son regard sur mon lit, s'attendant sûrement à m'y trouver.

- Toujours en vie.

Dis-je pour lui indiquer ma position et aussi pour me moquer légèrement d'elle. Elle sursaute, ne s'attendant apparemment pas à entendre ma voix, un sourire timide et elle avance dans ma direction, attrapant le bord de la porte-fenêtre pour caler sa tête contre celui-ci, plongeant son regard étincelant dans le mien qui semble terne.

Chérie... Puisque tu ne peux pas aller t'entraîner... Que dirais-tu de nous accompagner cette après-midi?

J'hausse l'un de mes sourcil, puis c'est au tour de mes épaules. Il faut avouer que je n'ai rien à faire aujourd'hui... ni demain d'ailleurs. J'hoche donc doucement la tête, décollant mon dos de la rambarde pour passer à côté d'elle.

- Pourquoi pas. Après tout, ça me sera utile le jour où je prendrais l'entreprise familiale, pas vrai ?

Je sais que c'est ce qu'elle veut entendre, mais je ne compte pas reprendre cette société. Je la vendrais, l'immobilier, c'est vraiment pas palpitant, et puis, j'aurai bien mieux à faire quand je serais championne du monde. Ma mère répond à ma fausse question avec un espèce de couinement de satisfaction puis elle quitte la pièce, me dévorant de son regard de fierté et d'amour. J'entends ses talons claqués dans l'escalier tandis que je m'habille de façon plus convenable. Disons que je ne peux pas me présenter devant les locataires de mes parents avec un short délavé et un t-shirt troué. Ce ne serait pas digne de l'image d'une Owens. Un sourire en coin apparaît sur mes lèvres alors que j'attrape une chemise noire dans ma penderie, un jean simple d'un bleu clair et une paire de chaussures montantes feront parfaitement l'affaire. Pour compléter la tenue de la parfaite héritière moderne, j'enfile ma veste en cuir et me voilà fin prête.  

L'après-midi touché donc à sa fin, j'ai rencontré bon nombre de personne plus ou moins aimable. Certains se plaignant du prix de location, d'autre ayant besoin de plus de temps pour payer, et encore d'autre habitant dans des baraques délabrées. Comment mes parents peuvent ils louer ce genre de bicoque ? D'un œil extérieur, ce sont de beaux enfoirés finalement. Assise à l'arrière de la voiture, je suis a demi présente seulement, écoutant mes parents d'une oreille.

Ma puce? Souffla mon père jetant son regard dans le rétroviseur pour capter le mien. La première chose que je remarque en croisant son regard, c'est cet air sérieux qu'il arbore. Sans avoir besoin de lui répondre, il reprend après s'être raclé la gorge.

- Regarde dans la mallette de ta mère, le dossier suivant est à l'intérieur.


Je m'exécute tout en l'écoutant. Cette mallette est pleine de dossier, comment je suis censé savoir lequel c'est? J'en sors un petit paquet, regardant les noms tout en me remémorant ceux des gens que j'ai vu aujourd'hui et après quelques minutes, il n'en reste qu'un qui ne me semble pas familier.

- Sanders?

J'ouvre le dossier sans rien demander à mes parents, survolant les documents d'un rapide coup d'œil. J'observe les photos de la maison qu'ils occupent, pas trop mal. Le loyer est raisonnable pour l'espace. Il est où le problème alors?

De gros frais de réparation, sans parler des retards de loyer.

Ma mère m'avait répondu sans même que j'ai a poser la question. Je relève la tête, déposant le dossier à côté de moi sur la banquette arrière.

Vous pouvez leur faire cadeau des impayés.

Mes parents s'étaient offusqués directement, comme ci je venais de les insulter, c'était presque ça, oui. Leurs visages étaient déformés par la surprise, même voir le choc. Ils se sont regarder pendant quelques secondes, cherchant sans doute une réaction de la part de l'autre pour voir comment répondre a ma suggestion.

- Vous avez déjà fais payer bon nombre de retard aujourd'hui, donc ce n'est pas utile de renflouer encore vos comptes dans l'immédiat et puis....

Mon regard se braque sur le dossier, puis je souris, un sourire large, fier et moqueur.

- Vous ne pouvez pas leur demander de payer pour la simple et bonne raison qu'il en va de votre responsabilité de propriétaire de réparer la maison, et vous ne l'avez pas fait alors, ils sont en capacité de porter plainte si ils le veulent.

Ils m'ont tellement basiné avec leur métier que j'ai fini par m'y intéresser un tant soit peu, uniquement pour voir de quoi il en retourné, et sans vraiment le vouloir, j'ai appris pas mal de chose sur le droit immobilier.

Contre toutes attentes, mon père se met a sourire, et ma mère pouffe de rire tandis que la voiture s'arrête. J'observe l'extérieur, posant mon regard sur la bâtisse qui correspond à bel et bien à la photographie. Mes parents quittent le véhicule, je fini par faire de même emportant le dossier sous mon bras, galérant légèrement a refermer la portière à cause de ma main puis je les rejoins sur le pas de la porte.

- Charge toi de ce dossier Kristen. Tu prendra la décision et nous la respecterons à la lettre.

Dit mon père tout en frappant à la porte. Je le regarde faire d'un air médusé, a quoi pense t-il en me laissant gérer ça? Je reste donc derrière eux, attendant patiemment que quelqu'un vienne nous ouvrir. Tout dépendra des personnes que j'aurai en face de moi j'imagine.
Kristen Owens
Kristen Owens
Date d'inscription : 26/12/2015
Jeu 25 Aoû - 23:40
Le bruit de micro-onde qui prévient la fin du réchauffement du plat. Je m’avance jusqu’à la boite rectangulaire pour l’ouvrir et en sortir un plat de pâtes. Le jambon est déjà sur la table qui est mise pour deux personnes.

-A table !

Je venais de crier ces deux mots pour faire bouger mon père de son fauteuil. Je n’entends rien, seulement la télé allumée. Il ne viendra pas manger, pas tout de suite en tout cas. Je ne l’attends pas, je mange ma part, lui laissant la sienne dans son assiette.

La vaisselle déborde du lavabo alors que le lave-vaisselle est en route. Tant que rien ne tombe sur le sol pour se briser, il ne bougera pas le petit doigt pour faire de la place dans le lavabo. Je soupire, saisissant l’éponge, je me décide à nettoyer toute la merde qui encombre la cuisine.

2h de ménage, j’ai bien mérité une pause. Je réponds aux potes qui veulent se faire une petite sortie en ville, j’irai bien boire une bière au bar du centre. Kate vient me chercher en voiture dans peu de temps, tout juste le temps de prendre une douche et de me préparer vite fait. Je monte donc à l’étage, prenant une douche froide pour me donner un peu la pêche. Un sourire m’échappe. Ça serait drôle de croiser cette fille en ville… Je reviens à la réalité, stoppant l’eau pour m’essuyer rapidement et enfiler un truc potable. Jean slim, débardeur et une paire de vans assortie à mon haut, me voilà prête. J’ai encore une bonne dizaine de minutes avant que Kate n’arrive et… La sonnette me fait lever un sourcil. Déjà ? Elle est à la bourre d’habitude… Je glisse rapidement mon portable dans ma poche arrière et mon paquet de clope dans l’autre. Briquet dans le soutif, je dévale les escaliers, en lâchant un « je sors » devant le salon –mots qui sont bien futiles vu la loque qu’est mon père- puis j’ouvre la porte.

-Putain t’es en avance. Je te manquais tant que ça ?

Mon cerveau se met en mode off pendant une dizaine de secondes qui me parait être une éternité. Kristen ?! Mais qu’est-ce qu’elle fout là ?! Et devant elle, c’est…les proprios ?! Les liens se font dans ma tête et c’est au moment où tout est reconstitué que je me dis : merde. Ouai, là, j’ai l’impression d’avoir commis une grave erreur en m’intéressant à la jeune boxeuse. Vais-je un jour éviter de nager dans la merde ? Je ne m’y attendais pas, j’avoue être complétement prise au dépourvu. Okay, c’est pas bien grave, je les accueille, mon père s’occupe de tout ça et moi, je me casse au bar. Voilà, la fuite est la meilleure des solutions dans un moment pareil. Un sourire qui se veut aimable aux lèvres, je dis calmement.

-Entrez.

Je referme la porte une fois que la famille Owens se trouve à l’intérieur de la bâtisse. Je n’adresse pas un seul regard à Kristen, faisant comme si je ne la connaissais pas.

-Asseyez-vous dans la cuisine, je vais chercher mon père.

Je leur montre la pièce poliment avant de me diriger vers le salon. Ça ne se remarque pas extérieurement mais, je ne suis pas du tout à l’aise. MAIS QU’EST-CE QUE J’AI FAIT AU BON DIEU BORDEL ?! Si les proprios sont là, ça ne signifie qu’une chose…

-Les proprios sont là, t’as pas payé le loyer ? Ça va faire combien de temps maintenant ? On va finir par se faire mettre à la porte si tu trouves pas de job…

-Hmm.

Je serre les poings. Ce type me tape sur les nerfs mais je dois rester calme. Je ne dois pas monter le ton, les Owens sont juste à côté.

-Va te raser et va te changer, dépêche-toi.

Il ne fait guère attention à moi, son regard reste braqué sur les joueurs courant derrière le ballon ovale et se fonçant dessus mutuellement.

-Hmm.

Tu vas parler bordel de cul ?! Pourquoi tu parles jamais ?! Reste calme Lexy.

-Je vais bientôt partir donc tu vas devoir t’occuper des proprios sans moi, okay ?

-Le match est bientôt fini, va leur servir un café en attendant.

Sa voix était vide, sans émotion réelle. Il ne s’est jamais remis de la séparation avec ma génitrice… Et ma main dans la gueule, tu la veux ?! Je soupire, repartant vers la cuisine où j’installe les tasses, le pot à sucre ainsi que les petites cuillères pour touiller sur la table.

-Mon père va arriver, je vous offre un café pour patienter ?

Je demande seulement par politesse sans attendre de réelles réponses. Une fois devant la cafetière, j’attrape le pichet en verre, comptant emmener ce dernier à mes invités avant de constater la vase verte qui recouvre le dessus du café. Mon père boit du café le matin… Je manque de vomir mon déjeuner. Quel gros porc ! Je vide ce liquide verdâtre dans le lavabo, tout en retenant ma respiration, puis, je la lave une bonne dizaine de fois avant de refaire du café.

-Le café est bientôt…

Je suis coupée par le bruit de la sonnette. Kate ?

-Veuillez m’excuser.

Toujours pas un regard à la boxeuse, je me dirige vers la porte, l’entrouvrant légèrement, faisant cette fois-ci attention à qui se trouve derrière.

-Tu viens bébé ?

Ce surnom sorti de sa bouche m’énerve tellement, habituellement, mais là, je suis comme heureuse de l’entendre. Ouai, j’ai juste envie de sortir de ce merdier dans lequel je me suis encore noyée la tête la première. Fuyons les amis, fuyons de cette baraque de fous le plus vite possible ! Malheureusement, je ne peux pas laisser « mes invités » tant que mon abruti de père ne s’est pas levé de son fucking canapé… Il va vraiment finir par se marier avec…

-Tu patientes 5 minutes stp ? J’ai juste un truc à régler avant.

-Tu dois t’occuper de la jolie demoiselle dans ton lit c’est ça ?

Sa voix dégage comme un sentiment de jalousie. Décidément, cette fille ne comprendra jamais qu’entre elle et moi il ne se passera rien. Je soupire, me contentant de fermer la porte après ses mots. Je n’ai pas envie de me prendre la tête avec cette nympho, j’ai bien plus important à faire. De retour dans la cuisine, je sers le café tout juste terminé, m’asseyant enfin aux côtés de la surprise de mauvais goût.

-Mon père ne va pas tarder.

Grouille-toi gros bâtard ! Un sourire angélique au visage, je ne pense qu’à m’échapper d’ici tout en espérant ne pas être expulsée de la maison une fois que je serai revenue de ma sortie.
Lexy Sanders
Lexy Sanders
Date d'inscription : 15/12/2015
Lun 10 Oct - 18:15
La porte fini  enfin par s'ouvrir, plutôt brusquement je dois dire...

-Putain t’es en avance. Je te manquais tant que ça ?   

Ma mère penche légèrement sur le coté, un sourire tordu et un rire presque gêné se faire entendre. Mon père lui, il rigole de sa voix rauque, alors que la jeune fille face à nous doit se sentir bien idiote  maintenant qu'elle a réalisée que ce n'était pas l'un de ses amis exécrables à souhait. Un sourire s'étire lentement sur mon visage alors que je hausse un sourcil comme pour dire « Oh ! Mais quelle surprise » de manière silencieuse. Puis elle semble retrouver un peu de sérénité lorsqu'elle nous invite a entrer, aimablement je dois bien l'avouer. Mais qui jouerait la carte du non respect avec des dettes aussi énormes ?

Je rentre donc, tout comme le font mes parents alors qu'elle part dans une autre pièce pour chercher son père. Le mien, il avance doucement dans la maison, examinant les murs, le plafond à la recherche de dégât quelconque. Ma mère garde sa posture très droite et son sourire parfait alors qu'elle observe le sol et tout ce que son regard peut toucher. Quant à moi, j'observe sans vraiment le faire, j'en ai pas grand chose à faire de sa baraque. J'en ai pas grand chose à faire d'elle en faite. Elle nous indique la cuisine, mes parents lui envoient de merveilleux souvenirs, alors qu'ils obéissent sagement et vont s'asseoir. Je m'adapte et suis le mouvement. Une fois dans cette pièce, ma mère tapote doucement ses longs ongles manucurés sur la table alors que mon père se frotte la barbe -de 3 jours- qu'il n'a pas eu le temps de raser.

- Eh bien, ce n'est pas si mal ici.

Dit-il en lançant un regard à ma mère, attendant sûrement une approbation.

- Tu n'a pas encore vu l'étage. Répondit-elle en lui souriant de manière plus carnassière. Un peu comme ci elle lui disait « ne soit pas trop gentil ». Je les observent chacun leur tour, avant de pouffer de rire, ils se tournent évidemment vers moi alors que nous entendons des voix étouffées dans la pièce à côté.

- Je me demandais juste comment vous avez pu louer à une famille pareille...

- Kristen ! S'indigna mon père en tapant presque du poing sur la table.

Je hausse les épaules en affichant un regard angélique à mes géniteurs, riant même légèrement tandis que mon père désapprouve totalement cette phrase. Je place l'un de mes doigts sur la table, grattant celle ci lentement et avec insistance.

- Hmm... Si t'avais des dettes, tu ferais poireauter tes proprios toi ?

Ils ne répondent pas, ne semblant pas vouloir en venir au conflit aujourd'hui. Dommage, ça aurait tué le temps. Le silence revient dans la salle alors que je commence a bouger lentement les doigts de ma main immobilisée... Je retrouve un peu de souplesse, mais c'est pas encore ça. Et la blonde revient avec tous le nécessaire pour nous faire poireauter, encore. Elle dépose tout ceci sur la table.

- -Mon père va arriver, je vous offre un café pour patienter ?   

Pour m'amuser, je la fixe. Scrutant le moindre de ces gestes, la moindre et infimes parties de son corps avec un attention presque obsessionnelle. Puis elle repart, encore. On va finir par négocier avec la table, ce sera sûrement plus simple. Je soupire en m'étalant dans la chaise.

- Tu pourrais éviter de la regarder comme ça ?

Demande ma mère en attrapant la manche de ma veste pour attirer mon attention. Je lui souris de façon joueuse, et un peu honteuse de m'être fait attraper par ma propre mère.

- De la regarder comme quoi ?

Mon père rigole légèrement en voyant la tête que tire ma mère actuellement. Celle ci marmonne quelques mots avant de se gratter les doigts en regardant la table.

- Eh bien... tu sais...

- Elle est canon, mais c'est une connasse finie.

Un silence prit place dans la pièce. Et soudainement, mon père se racla la gorge. Puis commença a papoter avec ma mère comme ci rien ne venait de se passer, comme ci je ne venais pas d'insulter Lexy au beau milieu de sa propre cuisine. Ils sont tellement à chier en terme d'éducation ces deux là. Je me redresse donc, posant ma main bandée sur la table et comme pour passer le temps, j'essaye de glisser mes doigts sous les bandes mal mises. Quelques minutes après, la voilà de nouveau. Je relève la tête vers elle. Aller, reste. Met toi face à ta connerie.

-Le café est bientôt…  

Aaaaah.... Non. La sonnette se fait entendre. Mais c'est une blague. Un putain de sketch. Et elle détale de nouveau, en s'excusant, même si je suis intimant convaincu qu'elle en a rien à battre de se barrer comme ça. Ma mère garde cependant un léger sourire, regardant mon père silencieusement. Je crois qu'elle commence aussi à saturer, mon manque de patience doit bien venir de quelqu'un. Par curiosité, et aussi pour emmerder la blonde, je colle mon dos contre le dossier de la chaise, poussant le plus possible pour essayer de voir qui est à la porte, mais je crois que c'est peine perdue. Je soupire lourdement avant de poser mes bras sur la table, laissant ma tête tomber contre ceux ci de façon presque cadavérique. Je grogne légèrement alors que j'entends ma mère rire.

- Ce n'est pas si grave, nous ne sommes pas pressés ma puce.

Parle pour toi. J'ai pas envie d'être là, pas avec cette conne qui traîne dans les environs. J'en ai marre d'elle, et j'espérais ne plus jamais la revoir.

- Et puis, elle doit avoir approximativement ton âge... Ajouta mon père. Pourquoi est ce que tu n'essayerai pas de devenir amie avec elle ?

Ma gorge se serre brutalement et je manque de m'étouffer. Et je suppose que ça doit se voir sur mon visage puisque ma mère vient me pincer la joue, comme pour me taquiner d'avantage. J'expire de dépit, avant de détourner le regard pour que ma mère soit contrainte de lâcher ma joue.

- Ne dit pas de connerie. Cette fille n'a rien en commun avec moi, plus elle sera loin et mieux je me porterais.

Puis Lexy revient enfin, avec le café cette fois. Elle nous sert, et s'assoie. Oh ? Va t-elle rester en place?

-Mon père ne va pas tarder.

Je croise les bras, m'adossant profondément sur la chaise, fixant mon regard d'émeraude sur elle. Comme pour la sonder, ou du moins la perturber. Je croise les jambes, attendant que quelqu'un daigne prendre la parole.

Les cuillères touillent le fond des tasses, alors que je ne bouge pas, restant figer sur la blonde qui, par malchance ou stupidité, c'est installée juste en face de moi, à coté de mon père. Le silence dure un petit moment avant que ma mère ne reprenne la parole après avoir bu un peu de café.

- Tu a bien grandi depuis la dernière fois que je t'ai vu. Dit-elle avec un sourire aimable. Quel âge as-tu maintenant ?

Mon père ne manque pas l'occasion et repart de plus belle sur sa connerie.

- J'étais justement en train de dire à Kristen que vous ne deviez pas être si éloignée que ça en terme d'âge et c'est d'ailleurs étonnant que vous ne vous soyez jamais croisé auparavant. Il bu à son tour, souriant lui aussi à la blonde.

- Étonnant, n'est ce pas ? Je ne souris pas, gardant mon air impassible et mon regard froid en sa direction. Mais après tout, San Francisco est une grande ville. Je souris après ces mots, ne voulant pas que mes parents se doutent de quoi que ce soit. J'attrape alors ma tasse, buvant une grande gorgée de café sans même le sucré.

- Peux tu nous dire ce qui ne vas pas dans la maison ? Ce qui est a réparer ?

Mon père relance le sujet sérieux alors que j'observe toujours la blonde, du coin de l’œil. En réalité, mon attitude paraît plutôt normale à présent. Les bras posés sur la table, je regarde l'un et l'autre au fil de l'échange.

Silencieusement, j'espère que cela se finisse vite, je ne suis pas vraiment enchantée quant à l'idée de passer du temps avec la gueule d'ange de cette blonde.
Kristen Owens
Kristen Owens
Date d'inscription : 26/12/2015
Lun 10 Oct - 21:02
Qu’est-ce qu’elle a à me dévisager cette grognasse ? Bon dieu mais dans quel merdier je me suis encore foutue ?! Je ne dois pas calculer la brunette malgré son regard braquée sur moi tandis que le mien est dans le breuvage marron.

- Tu a bien grandi depuis la dernière fois que je t'ai vu. Quel âge as-tu maintenant ?

Je relève la tête, plongeant mon regard émeraude dans celui de l’adulte aux cheveux au carré.

-C’est vrai que j’ai pris des centimètres depuis.

Je rigole légèrement, gardant mon sourire d’ange et une voix enjouée malgré la situation présente.
 
-J’ai 17 ans maintenant.

- J'étais justement en train de dire à Kristen que vous ne deviez pas être si éloignée que ça en terme d'âge et c'est d'ailleurs étonnant que vous ne vous soyez jamais croisé auparavant.

Euh… comment vous dire que la relation entre moi et votre fille n’est pas très aimante… Je sens que cet après midi va être longue, très longue… Je souris tout de même à cet homme qui est bien sympathique même après les années qui se sont écoulées.

- Étonnant, n'est ce pas ?

Je suis censée répondre quoi bordel ?! Je déteste être dans l’impossibilité de dire ce que je pense ! Je prends sur moi, me contentant de sourire encore une fois à cette bombe, dans les deux sens du terme.

- Peux tu nous dire ce qui ne vas pas dans la maison ? Ce qui est a réparer ?

J’allais entreprendre ma réponse avant que mon père ne débarque ENFIN dans la cuisine. Le voilà rasé, les cheveux parfaitement coiffés et un peu de parfum, il fait beaucoup plus propre et franchement, il est plutôt beau gosse quand il prend soin de lui.

-Bonjour mesdames, monsieur.

Il s’assoit à nos côtés, un air plutôt froid au visage. Monsieur n’est pas content d’avoir bougé son fion du canapé ? Tsss, mais quel boulet.

-Bon alors, c’est quoi le problème ?

J’hausse les sourcils. Mais il se fout de ma gueule ?! Je vais l’encastrer contre un mur ! Je vais lui faire bouffer le moisi qu’il y avait dans cette fucking cafetière ! Monsieur est censé payé le loyer depuis déjà 3 mois et il n’a rien glandé ce con ! Je suis à deux doigts d’exploser. En plus ça fait bien devant les proprios de sortir une phrase comme ça, bravo papa !

-Tu sais quoi, laisse tomber.

Je me mets debout, partant dans ma chambre sans un mot, revenant la minute qui suit dans la cuisine.

-Voilà l’équivalent de 4 mois de loyer.

Je souris alors que ma seule envie et de foutre un coup de boule à la Zidane à mon père, déposant sur la table une enveloppe contenant toutes mes économies. Mon père ne dit rien. Je savais qu’il allait avoir cette réaction et pourtant, j’espérais entendre un « Ne fais pas ça ma chérie ! » ou un simple merci.

-Il y a des fuites aux niveaux du toit dans ma chambre, sinon, rien d’urgent.

-Ah bon ? Tu ne me l’avais jamais dit ça !

Je lui lance un regard bref avant de reporter mon attention sur les invités. Putain mais je vais le tarter ! Combien de fois je lui ai dit ?! Combien de fois il m’a répondu « oui oui » ?! C’est mon père de sang, mais au final, j’ai toujours grandi seule.

-Les réparations seront faites aujourd’hui ou nous fixons une future date ?

Avant d’avoir une quelconque réponse de la part d’une quelconque personne, le bruit de la porte coupe toute voix. What ? Faites comme chez vous bordel de cul ! Je me penche sur ma chaise, essayant de voir la silhouette déambulant dans l’entrée. Kate ?

-Tu fais quoi chérie ? Ça fait plus de 5 minutes là.

Elle s’assoie sur mes genoux et j’avoue qu’à ce moment, mon cerveau s’est éteint un instant. MAIS QU’EST-CE QU’ELLE FOUT PUTAIN ?!

-Euh…Kate...Tu vois bien que je suis occupée là…

-Il froid dehors aussi !

Qu’est-ce que j’ai fait au bon dieu… ? Mon père la regarde et dit d’une voix niaise.

-Bonjour Kate ! Comment vas-tu ?

Tu parles à mes potes et moi, que dal ? Je rigole intérieurement. C’est quoi ce père sérieusement ? Elle commence à dévisager Kristen. Là, ça sent la bonne grosse merde bien molle.

-Eh bien…

Je lui coupe la parole. L’attrapant par le poignet pour l’emmener dans le salon.

-Pars sans moi, là c’est pas du tout le bon moment.

Elle commence à me coller, c’est beaucoup trop près là. Elle me pousse lentement vers le canapé où je ne tarde à tomber dos contre lui. Je commence à haïr de plus en plus cette journée.

-Tu me dis toujours ça… Tu m’évites et tu fricotes avec cette petite garce dans la cuisine ?!

Je la repousse alors qu’elle tente de venir sur moi.

-Mais casse-toi !

La sonnette rejoue une nouvelle fois sa mélodie. ENCORE ?! Quelle merde m’attend cette fois ?! Kate se précipite vers la porte. Elle doit penser que c’est une de « mes nombreuses conquêtes » comme elle le dit si souvent. Je me dirige moi aussi vers la porte. Je prie intérieurement pour que mon père évite ses blagues de mauvais goût. J’entends Kate dire à l’inconnu « T’es qui toi ? ». Kate et sa délicatesse légendaire… Pas de voix en retour, je penche la tête sur le côté et mon regard se fige, arrivée devant la porte. Mon passé revient

-T’es la nouvelle copine de Lexy ? Passe vite à autre chose, c’est juste une perte de temps.

Mon visage redevient inexpressif, je parais morte debout.

-Tu te crois malignes parce que tu portes des talons-hauts ? Faut arrêter de péter plus haut que ton cul !

L’inconnue rigole, le genre de rire forcé que j’ai tant haïe.

-Tu laisses ta copine me parler sur un ton pareil Lexy ? Toujours aussi inutile.

Kate commence à s’exciter, elle va hausser le ton et peut-être en venir aux poings.

-Va-t-en.

Je referme la porte une fois la femme entrée. Kate est dehors, elle va surement se plaindre à la bande, je m’en fous. Devant l’entrée, je regarde cette femme au même regard que moi.

-Qu’est-ce que tu fais là ?

-Quoi ? T’es pas contente de voir ta maman ?

Je soupire. Cette femme m’épuise.

-Ton père m’a appelée pour m’avertir de la venue des proprios. Cons comme vous êtes, je suis venue vous aider.

Ah oui ? Ton sourire n’est pas du tout en accord avec ce que tu viens de baratiner sorcière ! Je détourne le regard de ses ignobles yeux, retournant dans la cuisine pour reprendre ma place.

-Excusez-moi de ce contretemps.

Kate est une vraie sangsue qui commence à me faire flipper. Elle va finir par me violer OMG ! Ma mère s’assoie près de moi comme pour me mettre un coup de pression supplémentaire. Des images passées envahissent ma tête. Pourquoi t’es revenue ?

-Bonjour Madame, Monsieur Owens. Comment allez-vous ?

Cette salope a une putain de prestance, ça, je ne peux le nier. Je ne sais qui regarder. Entre Kristen, les proprios et ma mère, je ne peux qu’être mal à l’aise. Dépêchez-vous de regarder ce qu’il ne va pas et barrez-vous !

-Pardonnez-moi de vous avoir laissé avec ces deux énergumènes !

Elle rigole encore une fois pour faire genre c’est une petite boutade. Elle est contente, elle a fait sa blague de merde ! Le pire, c’est qu’elle pense chacun de ses mots…

-T’as bien grandi Kristen, je t’ai connu quand tu n’étais encore qu’un bébé. Quelle belle femme tu es devenue.

Combien de fois j’ai rêvé d’avoir ces mots adressés à ma personne ? Futilités. Je ne suis rien aux yeux de ma mère, pourquoi ça changerait maintenant ? Ma mère me jette un coup d’œil, discret mais méprisable. Un fantôme est revenu pour me hanter. J’en ai marre de ces cauchemars, laissez-moi me réveiller ou dormir à jamais.
Lexy Sanders
Lexy Sanders
Date d'inscription : 15/12/2015
Lun 10 Oct - 23:28
La situation était exquise, voilà Lexy bloquée entre mes griffes. J'aurai pu la clasher, la démolir, elle n'aurait même pas pu répondre. J'aurai pu, mais je ne l'ai pas fais. Pourquoi? Je l'ignore. Une espèce de pitié quant à ce qui semble être sa vie? Non. Quelques trous dans un toit, un père laxiste... une mère qui n'est pas là... Peut être que is finalement. Je pince des lèvres durant ma réflexion alors qu'elle discute avec mes parents.

-Bonjour mesdames, monsieur.  

Je sors de ma rêverie, plantant mon regard sur l'homme qui vient d’apparaître. Plutôt beau gosse le paternel, pensais-je en souriant malicieusement. Mes parents le salue comme ils se doit, puis l'homme pose une question bien étrange.

-Bon alors, c’est quoi le problème ?   

Je me retiens d'arquer l'un de mes sourcils comme je le fais habituellement. Mon regard va directement sur mes parents, et ma mère entrouvre légèrement la bouche, levant ses deux sourcils comme si elle venait d'être choquée par le propos. Il y a de quoi, cela dit. Mon père rigole, comme d'habitude pour faire passer la tension du moment, et Lexy fait de nouveau résonner sa voix, mes yeux se posent sur elle.

-Tu sais quoi, laisse tomber.   

Elle quitte la table, puis la pièce, disparaissant à l'étage selon les bruits que j'entends. La pièce est étrangement calme soudainement, entre silence gêné et moment particulièrement dérangeant et dégradant pour la famille Sanders. J'observe toutes les personnes dans la pièce, spécialement le père. Puis la voix mélodieuse de la blonde réapparait comme par magie, brisant le silence.

-Voilà l’équivalent de 4 mois de loyer.


L'enveloppe sur la table semble effectivement bien remplit. Ma mère s'offusque presque, portant sa main sur sa bouche partiellement ouverte.

- Oh non ! Ce n'est pas à toi de payer Lexy... Nous allons trouver une autre solution... Gémit-elle en prenant une voix des plus douces. Je suis plutôt surprise. Alors Lexy n'a pas encore claqué toute sa tune dans la picole? Chapeau. Elle explique les fuites, son père intervient, et elle l'ignore. C'est quoi ce semblant de famille là? Je ne sais pas quoi dire, ni quoi faire, j'ai l'impression d'être une figurine qui ne peut bouger et doit subir cela. C'est plutôt déconcertant et gênant. Le claquement de porte s'impose et une fille apparaît. D'où elle sort encore celle la?

-Tu fais quoi chérie ? Ça fait plus de 5 minutes là.  

Oh. La petite amie? Un plan cul? On peut s'attendre à tous avec elle. Et l'action de la nouvelle arrivante me le confirme, elle s'assoit sur elle, comme ci elles étaient seules dans la pièce. Lexy proteste, puis c'est au tour de l'intrus puis.... c'est quoi ce merdier. Mes parents regardent la scène en restant sans voix, j'aimerai pouvoir lire leurs pensés. Et le père empire les choses en parlant à cette nana comme ci c'était normal qu'elle soit sur les genoux de sa fille. Devant les proprios. Si je montrais mes expressions, alors ma mâchoire serait déjà sur mes genoux, possiblement. Et les deux amantes disparaissent. Mais quel joyeux bordel.

Mes géniteurs reprennent la discussion alors que je semble perdu. C'était quoi tout ce remue ménage? Je n'écoute pas vraiment, et mes yeux restent braqués sur l'enveloppe que Lexy a posé là.

Puis la sonnette retentit, ENCORE. Mes parents discutent calmement avec le père Sanders, tandis que je me penche au maximum vers l'arrière pour voir qui est entrée. J'entends quelques éclats de voix, rien de précis, juste quelques mots parmi un brouhaha.

Des pas en direction de la cuisine, puis je me replace normalement. Les sourcils légèrement froncés quant à ce que j'ai entendu. J'ai du rêver.... Sûrement. Je regarde donc mes parents alors que les pas s'approchent de plus en plus, et lorsque je tourne la tête vers la source, je comprends bien vite de qui il s'agit.

-Bonjour Madame, Monsieur Owens. Comment allez-vous ?   

Ma mère affiche un magnifique sourire, elle semble vraiment heureuse de la voir. Mon père a cette éternelle expression de charmeur baratineur alors qu'il serre la main de cette femme. Moi ? Je lui souris poliment, ne sachant pas vraiment quoi dire.

-Pardonnez-moi de vous avoir laissé avec ces deux énergumènes !  

Son humour est spécial. Je ne suis pas sûre de saisir la blague, m'enfin, je n'ai jamais été douée pour ce genre de chose de toute façon.

-T’as bien grandi Kristen, je t’ai connu quand tu n’étais encore qu’un bébé. Quelle belle femme tu es devenue.   

Là, mon cerveau met quelques secondes a se remettre en marche. Je la regarde comme hébétée pendant un petit moment avant de sourire grandement, inclinant la tête comme pour la remercier.

- Eh bien, merci.

Je ne sais pas quoi dire d'autre. Un simple "merci" devrait faire l'affaire enfin... J'imagine. Je ne suis pas à l'aise avec cette femme, peu importe pour quoi, je n'aime pas sa présence ici. Mais je me force à faire bonne figure, alors que mes yeux dérivent vers Lexy. Elle semble plus... calme? Moi vivante du moins. Dans ses pensées, et étrangement sinistre. Elle qui a d'habitude une si grande gueule. Etant donné que je suis fixée sur Lexy, je capte le coup d’œil que lui lance sa mère, c'est plutôt glaçant comme regard.

- Euh donc, concernant les réparations... Je pense qu'elles pourront être effectuées dans les prochains jours. Nous paierons les matériaux, et la main d'oeuvre.

Mon père lance cela en bougeant ses mains, comme pour illustrer ses propos alors que ma mère le regarde avec un air aimant et attentionné.

- Et concernant le loyer... et bien... Nous ne pouvons pas accepter l'argent de Lexy.

Ma génitrice reprit de plus belle, souriant tendrement alors qu'elle cherche le regard de Lexy. Je regarde l'échange visuel, même si je ne suis pas convaincue que la blonde va réagir.
Kristen Owens
Kristen Owens
Date d'inscription : 26/12/2015
Mar 18 Oct - 17:23
Je ne sais pas quoi dire, ni quoi faire, je ne me sens pas du tout à ma place. Je suis pourtant chez moi, dans ma maison, mais je garde ce sentiment de malaise face à cette femme assise près de moi. Elle a été là pendant un sacré bout de chemin, dans la même baraque que moi, mon père et ma sœur, cependant, elle n’était pas là pour moi, elle ne l’a jamais été. Mon cœur se resserre, je vais mal, je ne veux plus d’elle dans ma vie, qu’elle s’en aille.

- Euh donc, concernant les réparations... Je pense qu'elles pourront être effectuées dans les prochains jours. Nous paierons les matériaux, et la main d'oeuvre.

Je lance un regard sur le père de la brunette, lâchant un petit sourire.

- Et concernant le loyer... et bien... Nous ne pouvons pas accepter l'argent de Lexy.

Quoi ?! Mais pourquoi ?! Comment va-t-on faire pour payer le loyer ?! Dans un sens, ça me fait plaisir de ne pas mettre mes économies dans une dépense qui n’a pas lieu d’être, mais dans un autre sens, je sais très bien que mon père n’a pas la tune nécessaire. Qu’est-ce qu’il va devenir si le loyer n’est pas payé ?! A la limite, moi je m’en fous de finir à la rue mais vu l’état actuel de mon père, il ne saura jamais se débrouiller. Je souris à la proprio avant de dire calmement.

-Prenez-le, c’est la moindre des choses après tout.

Bouhou ! Mon argent ! Ma vie est nulle !

-Pour une fois qu’elle fait quelque chose de sa vie, prenez-le.

Mais ta gueule connasse ! Est-ce qu’on t’a sonné bordel ?! Non ! Donc, tu fermes ta boite à merde ! Qu’est-ce que t’as fait de vie toi, hein ? Une fille dont tu ne veux pas, une autre fille et un divorce ! Elle repose son regard d’hypocrite sur ma personne, je sens mon sang bouillir. Qu’est-ce qu’elle va encore dire cette langue de vipère.. ?

-Pour avoir si peu, t’as dû travailler dans une épicerie ou un fast-food non ? Ta sœur aura un bon boulot plus tard, elle va sûrement rentrer à Stanford. Au moins, une sur deux aura réussi dans la vie…

Je la fixe, droit dans les yeux, ne laissant aucun mot vulgaire sortir d’entre mes lèvres. Pourquoi tu fais ça femme perfide ? Pourquoi t’acharnes-tu sur moi ? Je ne t’ai jamais rien fait alors pourquoi ? Je veux savoir, je veux comprendre. Pourquoi tiens-tu autant à me faire souffrir ? Rester dans mon coin afin de t’éviter ne te suffit pas ? Cette femme est la seule à détenir les réponses, je ne les aurais jamais, je resterai dans le déni toute ma vie.

-D’ailleurs, les lettres que tu as écris à ta sœur étaient bourrées de fautes d’orthographe, va falloir réviser ton français petite.

Mon poing se serre sur la tasse. Je vois, ma sœur n’a jamais dû lire les lettres. Cette folle les a interceptées avant qu’elles arrivent à leur destinataire. Je suis sa sœur, laisse-moi lui parler ! Je veux lui parler, savoir comment elle va, si elle s’est fait des amis, si les cours se passent bien, ses craintes, ses doutes, ses joies. Je veux rester en contact avec elle, celle qui me voyait comme un membre à part entière de la famille Sanders. Pourquoi te mets-tu toujours en travers de ma route ?

-Elle va bien depuis qu’on a déménagé, t’en fais pas pour elle, tu devrais t’inquiéter pour ton avenir à toi plutôt.

J’en ai assez entendu, mes oreilles sifflent, je ne veux plus entendre le son de la voix de cette conne. Je me lève, doucement, avant de dire calmement à qui veut bien l’entendre.

-Je vais vous montrer ce qu’il y a à réparer dans ma chambre.

Je lance un sourire à l’assemblée avant de tourner le dos pour monter direction ma chambre. Je ne prends pas garde à qui me suit, mais les pas derrière moi montrent bien qu’une personne est là pour constater les dégâts. J’ouvre lentement la porte, la fenêtre est ouverte et par réflexe, je sors mes clopes de ma poche, m’asseyant par la suite sur le tabouret près de l’ouverture et c’est une fois installée que j’allume ma dose de nicotine. Ouai, cette garce m’a tellement énervée qu’il faut que je me détende.
Lexy Sanders
Lexy Sanders
Date d'inscription : 15/12/2015
Dim 30 Oct - 16:33
Les mots durent de sa mère claquent dans mon esprit, comme ci ils m'étaient directement destinés. C'est quoi cette mère à deux balles? Comment peut on parler ainsi à sa propre chair? Je regarde la mère, puis Lexy, plusieurs de fois de suite, essayant de ne pas trahir ma surprise quant à cette relation qui semble des plus bidon...

Je sens le malaise de mes parents, ils essayant de ne pas être intrusif, mais je sens l'envie d'intervenir émanant d'eux. J'ai envie de foutre le camp, il y a quelque chose qui monte en moi, quelque chose qui écrase ma poitrine. De la pitié? De la colère? Peut être un mélange des deux.
La joute verbale à sens unique semble durée des heures, les yeux sur mes chaussures, j'essaye de m'écarter de cette situation. Quelle galère, pensais-je en tirant sur les bandages couvrant ma main. Pensant à tout et à rien.

-Je vais vous montrer ce qu’il y a à réparer dans ma chambre.   

Je redresse la tête, regardant Lexy rapidement avant qu'elle ne détale à l'étage. Ma mère pose tendrement sa main sur la mienne, faisant un signe de menton en direction de l'escalier.

- S'il te plait. Souffla t-elle en serrant doucement sa main sur la mienne. Je hoche silencieusement la tête, prenant l'enveloppe qu'elle avait posée précédemment,  avant de me lever, tournant le dos aux parents pour monter tranquillement dans l'escalier. Une fois sur la palier supérieur, je tourne la tête à gauche puis à droite pour apercevoir la blonde, où est cette foutue chambre? Mon regard croise l'éclat blond de ses cheveux, alors je me remet en mouvement pour rejoindre la pièce où elle est. Je reste silencieuse pendant un moment, regardant son dos pendant qu'elle s'intoxique.  

Étrangement, j'ai l'impression de me voir après l'une de mes nombreuses de colère. Seule face à une fenêtre, jetant son regard à l'extérieur comme pour s'évader. Bouge toi Kristen. Reste pas là comme une idiote. J'arrête de la fixer elle pour me concentrer sur les murs qui sont apparemment salement lézardé, mais le pire est plus haut. Le toit. Bordel, elle doit être gelée le soir. Je m'avance donc en direction de ce qui semble être un bureau. Je ne suis sûre de rien vu le nombre de choses qui s'entassent sur le meuble. Je décale ce que je peux avant de surmonter l'obstacle, tendant mes mains vers la brèche du toit.

- Depuis combien de temps dors-tu avec ce trou béant dans le toit?

Demandais-je en enfonçant mes mains dans les débris des matériaux de construction. Je concentre mon regard sur ce que je fais, faisant attention à ma main.

- Les travaux seront plutôt long, et tu n'aura donc pas accès à ta chambre pendant un bon moment.

Je saute du bureau, revenant donc sur la terre ferme. Mes yeux vont de nouveau se poser sur la blonde, j'observe son profil et un fin sourire apparaît sur mes lèvres.

- D'ailleurs... dis-je avant de fouiller dans la poche arrière de mon jean pour en ressortir l'enveloppe contenant l'argent.

- Ne dépense pas l'argent que tu a gagné pour sauver le cul de ton flémmard de père.

Je lui tends donc l'enveloppe, ayant toujours ce sourire discret aux lèvres. J'ai un cœur finalement, enfin, faut croire.
Kristen Owens
Kristen Owens
Date d'inscription : 26/12/2015
Mer 2 Nov - 23:06
Je recrache machinalement la fumée de mes poumons, plongée dans mes pensées, je n’écoute même pas la voix qui me parle. Pourquoi devait-elle revenir aujourd’hui ? Pourquoi Kate s’acharne à draguer une fille comme moi ? Pourquoi ma mère m’en veut ? Pourquoi mon père ne se décarcasse pas pour sortir de la merde ? Pourquoi tout ça me touche autant ? J’ai envie de pleurer, ouai moi, Lexy Sanders la fille sans expression. Tsss, je ne suis vraiment qu’une merde. Et quand je pense à ma p’tite sœur, ça me fout les nerfs. Cette femme ne m’a jamais porté dans son cœur, mais m’empêcher de parler à ma propre sœur, elle n’avait pas le droit. Même loin de moi elle trouve le moyen de me faire chier, c’est un putain de monstre ! Un bruit sourd me ramène à la réalité, je me retourne, comprenant ce qu’il vient d’arriver. Mademoiselle Owens s’est permis de monter sur MON bureau. Soit, qu’elle fasse comme chez elle puisqu’elle est proprio dans un certain sens. Ma vie, c’est vraiment de la merde en y pensant. Le visage dénué d’expression, je lève un sourcil interrogateur en voyant le sourire que me fait la brunette ? Euh…j’ai raté un épisode ?

- D'ailleurs...

Qu’est-ce qu’elle cherche ? Un couteau ? Elle veut me tuer, c’est ça ?! Elle profite qu’on ne soit que toutes les deux pour me buter tranquillement ! Et son sourire, c’est juste pour me distraire et réussir son coup sans encombre ! Ouai, je peux partir très loin certaine fois…

- Ne dépense pas l'argent que tu a gagné pour sauver le cul de ton flémmard de père.

Mes émeraudes fixent les siennes, l’enveloppe au final, je m’en fous. Je savais que derrière cet aspect froid qu’elle dégage, se cachait un cœur. Je termine ma clope avant de l’écraser dans le cendar reposant sur le rebord de la fenêtre. Je me relève, ne touchant pas à l’enveloppe dans un premier temps, je lâche d’un ton calme, habituel.

-Alors quoi ? Tu ne t’attendais pas à découvrir une famille comme celle-ci ? Tu as pitié de moi désormais ?

Malgré la situation pourrie dans laquelle je me trouve actuellement, j’imite son sourire. Je suis énervée, je suis triste, un fleuve d’émotion commence à m’envahir mais je ne laisse rien paraitre, une actrice en herbe.

-La dernière fois, tu ne connaissais rien de moi, maintenant tu as un avant-goût de ma vie. Alors t’en penses quoi ? Enchaîner les p’tits boulots de merde pour éviter d’être à la rue, enfin bon, toi tu n’as pas ce problème.

Mon regard se plante sur l’enveloppe. Garder mes sous n’aidera pas à effacer les dettes de mon père. J'ai toujours été comme ça après tout, les autres avant moi. Je fini par soupirer, conservant le sourire précédent.

-J’insiste pour que tu gardes ces sous, je déteste avoir des dettes impayées.

Surtout, je ne veux rien devoir à cette fille, qui sait ce qu’elle serait prête à me faire faire. C’est moi qui ai commencé à la provoquer alors ça ne m’étonnerait pas qu’elle se venge de l’affront que je lui ai fait. Enfin bon, maintenant que c’est payé, je pourrais peut-être… ? Je me rapproche davantage de Kristen, lui chuchotant d’une voix suave.

-J’espère que tu viendras aider à réparer le trou…

J’embrasse doucement sa joue avant de filer en bas, direction la cuisine où tout le monde se prépare à rentrer chez lui. Faut mieux ne pas rester près de la boxeuse après ce geste osé. Bah quoi, elle a beau être fille des proprios, elle n’en reste pas moins canon. Va juste falloir que je fasse un peu plus attention aux personnes que j’emmerde dorénavant. Quoi qu’elle, elle n’est pas comme tout le monde.
Lexy Sanders
Lexy Sanders
Date d'inscription : 15/12/2015
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